Alain Cavalier a présenté “être vivant et le savoir”, un film mortel

“La camarde qui ne m’a jamais pardonné d’avoir semé des fleurs dans les trous de son  nez…”, chantait le grand Georges en réclamant d’être enterré sur la plage de Sète et de passer sa “vie en vacances”. Chanter la grande faucheuse en se poilant, ce n’est pas vraiment l’option qu’a choisie le metteur en scène Alain Cavalier.

Alain Cavalier jeudi à Orléans avec le directeur des Carmes.

Ce n’est pas à 87 ans, lui qui a traité la mort sur tous les tons, que l’auteur de Thérèse et d’Irène va changer, si l’on peut dire, son fusil d’épaule. “Etre vivant et le savoir” qu’il a présenté vendredi aux Carmes à Orléans est un film plus que noir.

Au départ Cavalier voulait mettre en scène le roman de son amie de toujours l’écrivaine Emmanuelle Bernheim, “tout s’est bien passé” (Galimard) dédié à son père qui lui avait demandé e de l’aider à mettre fin à ses jours après un grave accident de santé. On s’attend en allant voir le film de Cavalier à un regard original d’un metteur en scène reconnu par Télérama sur cette “mode” du suicide assisté. Des centaines de Français y ont recours en Suisse, la législation française, pour l’instant, en interdisant la pratique.

Cavalier devait jouer le père et Emmanuelle Bernheim son propre personnage, sa fille. Sauf que par malheur l’écrivaine est atteinte d’un cancer et que le film tourné par Cavalier changera de monture et accompagnera son amie vers la mort. Pour éviter tout voyeurisme, Cavalier a la délicatesse de ne nous montrer qu’en de brèves séquences son amie subissant sa chimio ou s’exprimant l’œil rieur malgré tout, un foulard sur la tête. Caméra au poing Cavalier meuble donc le reste de son film voix off, avec des plans interminables sur des objets personnels, des volatiles blessés et toute une collection de sculptures mi-religieuses, un inventaire de symboles que la longueur des plans ne permet par toujours d’en décrypter le sens. C’est dire!

Un film à voir s’il pleut vraiment trop dehors et si derrière, en thérapie immédiate, vous envisagez de regarder au minimum deux OSS 117 avec Dujardin et trois sketchs de Blanche Gardin.

Ch.B

Commentaires

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  1. C’est vrai qu’une grande partie du film est soporifique. Mais la fin est d’une grande beauté cinématographique, Cavalier disant entre autres que son amie lui a montré comment partir “avec grâce”. L’expression est admirable !

    Je conseillerais plutôt comme thérapie, de voir, revoir et rerevoir “Parasite”. C’est d’un autre niveau que les OSS.

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