Bien malin qui pourrait prévoir aujourd’hui la composition et les orientations politiques des listes qui seront sur la ligne de départ en mars 2020 à Orléans. Les cartes semblent bien avoir été rebattues depuis ce qu’il est convenu d’appeler « l’affaire Carré-Le Canard ».
Olivier Carré lors de sa conférence de presse.
Quelles qu’aient été les mises au point du maire, ces révélations démenties, mais qui couraient depuis des mois dans les allées de la mairie (et ailleurs), sur le couple Carré-Goebfert, sa DGA, qui selon certains « dirige la mairie », changent la donne. Une réunion de crise doit avoir lieu ce vendredi entre le maire et sa majorité. Les murs risquent de trembler dès lors qu’Olivier Carré a répété que ces fuites « pour me nuire » venaient bien sa majorité. Il a refusé de donner des noms devant les journalistes, mais on sent bien qu’il a son idée sur l’origine de cette cabale. « Ca va être saignant » prévient un élu de la majorité. Lundi, le conseil municipal consacré au compte administratif s’annonçait soporifique: changement de décor, il devrait être le théâtre de joutes publiques cette fois.
Il existe aujourd’hui au sein de cette majorité un front anti-Carré, un « clan » comme dit une proche de Serge Grouard qui fait maintenant figure « d’opposant » à son successeur avec des personnalités de bords diverses comme Nathalie Kerrien, devenu macroniste après avoir été UDI, à l’autre extrême, le gaullien François Lagarde qui a dit au maire qu’il ne souhaitait pas repartir avec lui (et c’est réciproque sans doute), Charles-Eric Lemaignen l’ancien président de l’agglo et d’autres conseillers du premier cercle de Serge Grouard, comme Michel Martin le grand argentier. Le maire ira t-il jusqu’à priver des adjoints ou des conseillers de leurs délégations? Son « opposition interne » ira-t-elle jusqu’à demander sa démission comme l’a fait Yann Chaillou, un très proche de Nathalie Kerrien>> ?
La couleuvre Carré
Pour Caroline Janvier, député LREM du Loiret et Jihan Chelly, la référente du parti présidentiel.
La « majorité » qui gouverne la mairie n’est pas la seule à subir la réplique de la petite tempête soulevée par la mare au Canard. Il est d’ailleurs assez savoureux de revenir sur un papier de notre confrère Dominique Albertini dans Libération du 12 juin, avant “l’affaire”. Celui-ci avait pointé son nez à une réunion interne de LREM. Certains membres comme Jihan Chely et Caroline Janvier avaient déjà bien du mal à avaler la couleuvre Carré en amont de l’affaire. Seulement c’est l’Elysée et Matignon qui pilotent. Jihan Chély a bien tenté de se déclarer candidate à mener une liste pur jus LREM, mais quand Edouard Philippe s’impose pour tenir un meeting à Orléans, on voit que la marge de manœuvre des locaux se réduit comme peau de chagrin. La frange gauche de LREM risque bien de reprendre maintenant de la vigueur.
Les militants LREM vont-ils remettre en question ce soutien au maire sortant qui paraissait acquis ? Se dirige t-on vers une liste LREM –MoDem aux municipales ? La gauche autour d’un Jean-Philippe Grand pourrait-elle tirer les marrons du feu ou se rapprocher de LREM, comme c’est la cas dans d’autres villes. Le feuilleton municipal orléanais nous réserve encore, c’est certain, d’autres rebondissements.
Ch.B