D’ordinaire, les deux capitales régionales, Orléans et Tours se tirent la bourre. Cette fois, les deux maires, Olivier Carré et Christophe Bouchet sont à peu près sur la même longueur d’ondes politique, en équilibre instable sur un fil, entre le soutien affiché ostensiblement du Macronisme pour ces deux maires de centre droit, et une équipe municipales dont ils ont hérité en cours de mandat et qu’il va bien falloir « supporter » jusqu’à mars 2020.
Christophe Bouchet et Olivier Carré, maires de Tours et d’Orléans.
Donc d’habitude les Orléanais se vantent d’avoir deux lignes de tram alors que Tours n’en n’a qu’une. La Tourangelle renvoie la balle dans le court avec un TGV dont Orléans sera privée à vie. Na, na, na. Tours en rajoute des tartines avec son CHU dont les mandarins font obstacle à ce qu’Orléans en ait un, chante les louanges de son opéra, alors qu’Orléans n’a de cité de la musique qu’en projet, mais Orléans a un FRAC Tours un CCOD, Une université en centre ville, alors qu’Orléans rame pour déménager sa fac de Droit sur le site de l’ancien hôpital. Et une place “plum”, justement pleine d’étudiants en goguette, alors que celle du Matroi attrape la sinistrose dès la nuit tombée. Vous, vous avez Jeanne d’Arc disent les tourangeaux et nous avons St Martin…Peut-être sauf que nous sommes en ligue 2 en foot alors que vous êtes tombés en nationale 2.
Christophe Bouchet et Olivier Carré au meeting du Premier ministre.
Et puis Orléans est capitale de région forte du dynamisme économique qui va avec, alors que Tours la nonchalante fait saliver pour ses atouts gastronomiques…Passons sur ces querelles de cathédrales… là c’est match nul.
Mais revenons à notre couple Carré-Bouchet. L’un est un libéral lemairiste venu de LR dont il a démissionné l’autre est toujours au Parti radical, pour peu qu’il en existe encore un. Ils ont tous deux hérité du fauteuil de maire, l’un de Serge Grouard en 2015 pour cause médicale, l’autre pour cumul de mandat, de l’ancien maire, Serge Babary, ayant sauté dans le train du Sénat.
Dans les filets d’En Marche
Tous deux au centre droit font partie de ces maires qui sont voués à tomber dans les filets d’en Marche. Faute d’enracinement local, Emmanuel Macron a délégué Edouard Philippe pour pêcher des gros poissons de centre droit. « Notre attractivité est renforcée pour les municipales, juge le patron de LRM, Stanislas Guerini dans le JDD. “Cela doit nous permettre de discuter plus facilement avec des élus qui voudraient nous rejoindre. ». A Orléans, aux Européennes, la liste Loiseau a cartonné avec 26,61%, et à Tours 25,42% alors que LR dont Wauquiez vient de démissionner à la suite du fiasco de Bellamy son poulain, se traîne à 13,82% à Orléans et 13,86 à Tours. La messe est dite pour les deux maires. Aucun n’est sous la menace du RN.
Christophe Bouchet à Orléans.
D’ailleurs, ils étaient tous deux aux premières loges du meeting du Premier ministre, à Orléans, le dernier de la campagne puisque l’attentat de Lyon l’a empêché d’aller à la grande fête finale de LREM. Sauf que -pour l’instant- tous deux ont un caillou dans la chaussure qui les empêche de marcher… vers en marche et un soutien total pour ces deux macron-compatibles en 2020. A Orléans, la référente d’En Marche Jihan Chelly est candidate à la candidature, tout comme le député Richard Ramos (MoDem) Et à Tours, pareil, les militants LREM veulent une liste en nom propre derrière Benoit Pierre. Et avec l’aval du député marcheur Daniel Labaronne qui a des rapports exécrables avec Christophe Bouchet. Le maire de Tours accusé notamment par En Marche d’avoir assisté à une réunion de François-Xaver Bellamy De jouer en somme sur les deux tableaux. Ce lundi une quatrième adjointe de l’ancienne équipe Babary, Céline Ballestéros, vient de quitter la majorité de Christophe Bouchet.
Même Gll Averous (LR-Châteauroux) “chassé” aussi par LREM
“…j’entends bien que certains, notamment dans ceux qui se reconnaissent dans la majorité du président de la République souhaitent des réponses rapides”, écrit Christophe Bouchet dans un communiqué” qui s’adresse clairement aux députés et au prétendants LREM. “Nous sommes prêts à collaborer avec eux à la composition d’une force centrale”.
Il se dit même qu’un troisième maire du Centre-Val de Loire, un LR pur sucre celui-là, Gil Averous le maire de Châteauroux, en pointe sur les questions sociétales, pourrait aussi tomber dans l’escarcelle macroniste en 2020.
Les instances nationales trancheront prévient Jihan Chelly: une commission nationale d’investiture va voir le jour ce lundi et une première vague d’investiture sera connue mi-juin. Pour Orléans (et Tours ?) ce devrait être en septembre, preuve que les choses ne sont pas si simple. De toutes façons c’est Macron qui tranchera…
Le gros caillou dans la chaussure d’Olivier Carré
Christophe Bouchet dit en apparté , « moi je n’ai personne à droite contre moi”, alors qu’un gros galet menace dans la chaussure d’Oliver Carré qui a pour nom Serge Grouard. Pourtant les deux hommes se disent les meilleurs amis du monde, mais Serge Grouard qui s’affiche partout avec la droite et l’UDI, qui critique la politique de son successeur tant sur les bus électriques que sur le SCOT, irait-il jusqu’à vouloir reprendre une écharpe de maire qu’il baladait ostensiblement aux fêtes de Jeanne d’Arc et qu’il avait pourtant transmise en toute confiance à Olivier Carré,….
Olivier Geffroy, le secrétaire départemental de LR du Loiret, ne cachait pas avant le 26 mai qu’il y aurait une liste LR aux municipales. Après le résultat catastrophique de Laurent Wauquiez qui vient de démissionner de sa présidence et de François Xavier Bellamy son poulain, notamment à Orléans, voit-il toujours les choses ainsi? Sur son nom et un maintien au second tour, Serge Grouard peut faire perdre Olivier Carré en facilitant objectivement l’élection de l’écologiste Jean-Philippe Grand (Jadot fait 16,31% à Orléans et 17,91 à Tours), qui aurait réussi réussi l’union de l’écologie et de la gauche? Mais avec des “si” on mettrait Orléans et Tours en bouteille…
Ch.B