L’association des Scènes nationales, acteur essentiel du soutien à la création, organise, du 18 au 24 mars, un festival sur tout le territoire. 500 spectacles, rencontres expositions seront proposés dans 68 salles du réseau. Orléans sera l’un des 200 plateaux concernés.
photo avec Alain Georges Emonet, président de la Scène nationale d’Orléans, Ambra Senatore, chorégraphe italienne invitée, François Xavier Hauville, directeur de la Scène nationale d’Orléans.« Soutenues par le croisement des financements des collectivités locales et du ministère de la culture, les Scènes nationales sont au cœur de la riche histoire culturelle de la France. Il semble que des temps difficiles s’annoncent quant à l’intervention publique. Nous sommes convaincus que la culture doit être déclarée prioritaire et qu’à l’aune du mouvement inexorable de décentralisation, celle-ci ne peut être considérée comme un simple supplément d’âme ou une variable d’ajustement budgétaire ». Tels sont les mots de Jean-Paul Angot, président de l’association des Scènes nationales prononcés ce mardi,en présence d’artistes et de représentants du ministère de la culture (Michel Orier, Laurent Dreano), dans les salons du Sénat lors d’une conférence de presse présentant le troisième festival. Ce « lever de rideau simultané » sur l’ensemble du territoire permettra de découvrir créations, répétitions, oeuvres produites en tournée.
Au Théâtre d’Orléans, un programme conséquent
– Concerts du Quatuor Diotima (Beetoven, Boulez, Schoenberg) les 19 et 20 mars à 20 h 30.
– Concert du WW Quintet le 20 mars à 20 h 30.
– « Passo », chorégraphie d’Ambra Senatore le 22 mars à 20 h 30. Cette chorégraphe italienne : « Il ne faut pas oublier que la production de culture et de spectacle est pour le citoyen. Si l’on ne fait du spectacle que pour nous ce n’est pas intéressant. »
– « Zig Zag ». Présentation d’ateliers menés par Alexandre Rocoli . Le 5 mars à 18 heures au centre Daumezon, le 22 mars à 18 heures au Théâtre.
– Le concert du Staff Benda Billi, manifestation coréalisée avec L’Astrolabe initalement prévue le 24 mars à 17 heures est annulée en raison de l’indisponibilité des artistes.
Un grand navire en temps de crise
François-Xavier Hauville, directeur de la Scène Nationale d’Orléans tournée vers la musique et la danse, fidélise artistes en résidence et mène travail de fond et d’ouverture en belle marge de l’accueil de spectacles. Le budget de la structure est d’un peu plus de trois millions cinq euros avec un coefficient de remplissage des salles de 80 % et un accueil de 35.000 spectateurs.
Comment se comporte le navire dans la tempête de la crise ? « La Ville maintient les crédits et globalement le soutien est stable. Le besoin de reconsidérer le dispositif budgétaire est cependant évident. Depuis 1992 le buget n’a pas évolué. C’est une baissse sur vingt ans. La Scène nationale, le syndic du Théâtre d’Orléans est en fait au bout d’un processus budgétaire très dégradé. Il faut que se réunisse autour d’une table l’ensemble des tutelles. Il faut remettre les choses à plat. Nous tenons compte de la crise mais je suis aussi là pour mettre le doigt sur le fait que la Scène nationale n’est pas, à court terme, en mesure d’être à la hauteur de ses ambitions et de répondre à son cahier des charges. »
Témoignant du soutien à la création de la scène orléanaise, Jérôme Marin, acteur et metteur en scène, apporte quant à lui le témoignage suivant : « Au-delà d’un accompagnement artistique et administratif du travail de création en cours et à venir, la Scène nationale m’offre la possibilité d’exposer mes choix artistiques (notamment la pratique du Cabaret). Les nombreuses rencontres faites au cours de la saison me confrontent à d’autres pratiques, d’autres univers qui nourrissent mes envies ».
Jean-Dominique Burtin