Au plus fort de sa popularité, Jean-Marie le Pen récupérait la cuirasse de Jeanne d’Arc le 1er mai à Paris devant la statue équestre, place des pyramide. Et il drainait plusieurs milliers de militants sur l’air de « bouter l’étranger hors de France ». Chaque fois les Orléanais de s’insurger :”Jeanne appartient à histoire de France et à aucun parti”. Le 8 mai à Orléans, la pucelle fait la synthèse entre droite et gauche, sabre et goupillon.
Il y a une trentaine d’années de cela, Saint-Jean-de-la-Ruelle, mairie de gauche affirmée s’offrait le 7 mai une contre-fête de Jeanne d’Arc. Tous ce que l’agglo comptait d’anars, d’anticléricaux primaires et secondaires, d’insatiables bouffeurs de curés s’y pressaient. Il faut dire qu’il y avait du lourd à la salle de fêtes. Guy Bedos allumait au passage les élus locaux et Pierre Desproges débitait des saillies sur la pucelle que le politiquement correct d’aujourd’hui nous interdit de dire ici.
Samedi ce sont les gilets qui ont repeint Jeanne d’Arc en jaune. Eux veulent bouter Macron et accessoirement sa police hors de France. « Nous nous prévîmes 4 000 mais sans aucun renfort, nous nous vîmes 250 en arrivant au port », auraient pu dire les gilets jaunes arrivés aux Tourelles. Précédé d’une Jeanne d’Arc tout en blanc, le maigre cortège s’est heurté à hauteur des Tourelles aux forces de l’ordre. Les plus virulents des manifestants ont réitéré la violence et leurs insultes à l’encontre des gendarmes : « rejoignez-vous ou suicidez-vous !». Délicat… Quant à Jeanne d’Arc, elle avait depuis longtemps tournée casaque, son destrier ne supportant pas, paraît-il, les gaz lacrymogènes, ce qui se comprend aisément.
Triste épilogue que cette bouffonnerie johannique, quelles que soient certaines revendications justifiées des laissés pour compte, ces fêtes 2019 qui ne marqueront décidément pas les esprits.
Ch.B