Magcentre poursuit la présentation des probables têtes de listes aux futures élections municipales de mars 2020. Aujourd’hui parole à Olivier Carré, le maire sortant d’Orléans, et président de la Métropole.
Olivier Carré, maire d’Orléans.
Êtes-vous toujours candidat à votre succession ?
Je l’ai annoncé et je le maintiens, je serai candidat à la tête d’une liste d’Orléanais de conviction qui veulent défendre des ambitions d’humanisme, de forte attractivité du territoire, de maintien de la fiscalité, d’embellissement de la ville et de soutien aux familles, tout en étant attentif aux questions de sécurité, d’exclusions.
Avec quelle étiquette et quelle investiture ?
On a toujours mené à Orléans une liste de rassemblement large. Je veux m’inscrire dans cette pratique pour fédérer, pas diviser. Je ne serai pas le candidat d’un parti mais d’un rassemblement d’Orléanais qui ont la même vision pour le développement de leur ville.
Mais tout le monde parle de rassemblement large…
Il y a ceux qui le disent et ceux qui le font. Regardez à la Métropole nous avons réussi un créer un quasi consensus -hors Saran- de tous les élus, de droite, de gauche et du centre, pour porter un projet commun de territoire avec le budget qui va avec. C’est assez rare, avec moins de 10 agglomérations en France qui pratiquent cette ouverture.
Vous vous dites proche de La République en Marche, allez-vous les rallier ?
C’est vrai que je soutiens la démarche d’Emmanuel Macron et que je voterai pour la liste conduite par Nathalie Loiseau aux Européennes, mais je ne suis pas adhérent d’En Marche. Je ne demanderai donc pas d’investiture, il n’y a pas de ralliement car je n’ai pas vocation à être investi par un parti. Les étiquettes politiques ne m’intéressent pas même si je ne refuse pas les soutiens. Je veux rassembler des élus qui m’entourent déjà et attirer de nouvelles personnalités. Et croyez-moi les candidats ne manquent pas…
On parle de divisions au sein de votre majorité, de tentatives de Nathalie Kerrien ou Serge Grouard pour mener des listes dissidentes ?
La majorité municipale fonctionne bien au-delà des débats nécessaires comme sur les transports. Cette équipe est rassemblée autour d’un même projet. On parle beaucoup de divisions mais les adjoints sont fortement impliqués dans la gestion municipale, Comme Olivier Geffroy Nathalie Kerrien est dans la majorité municipale et je lui ai naturellement proposé de continuer ensemble. Quant à Serge Grouard trouvez-moi une déclaration où il dit vouloir mener une liste concurrente….
Faute d’être élu au 1er tour, il faudra trouver des soutiens au second…
Je crois au rassemblement, pas aux arrangements. Il n’y aura donc pas au second tour de liste qui serait différente de celle du premier tour. C’est ce que nous avons fait pas le passé. Je maintiendrai ce cap.
On vous dit un homme seul, isolé dans sa bulle !
Il y a beaucoup d’affabulations et d’intox. Les adjoints sont impliqués dans la gestion municipale et croyez-moi il y a de vrais débats en interne…
Quel sera votre programme, la continuation de ce que vous avez engagé lors de ce premier mandat ?
Il y a bien sûr la poursuite des grandes opérations engagées : l’aménagement de Carmes-Madeleine, la cité musicale, les deux passerelles sur la Loire, le développement universitaire. Mais il ne suffit pas de construire ou d’aménager il faut du liant, de l’humain pour mener une politique globale. On peut amener de nouvelles écoles -comme celles qui ouvriront à la rentrée dans l’ancien collège Bailly- mais il faut aussi s’interroger sur l’animation de la ville, la vie sociale, le renforcement de la vie étudiante avec une nouvelle dynamique culturelle. Mais tout cela relève de la coconstruction à élaborer avec les Orléanais pour renforcer notre place de capitale régionale.
Vous parlez aussi de renforcer la place des familles ?
Avec la crise des gilets jaunes j’ai été frappé par le refus de déshumanisation de la société. Contre cela il faut apporter des réponses sociétales et pas que sociales. Il faut combattre cette déshumanisation et toutes les exclusions. Même si ce n’est pas son rôle premier la ville doit tendre la main car elle est toujours considérée comme un échelon de secours. Nous devons prendre en compte de nouvelles attentes, être plus souples sur les dispositifs et les horaires de gardes des enfants. Pour cela il faut bâtir un projet lisible à l’opposé d’une politique désincarnée.
Vous pensez être l’homme de la situation ?
Je suis un homme libre, pas inféodé à un parti, non adepte de la dialectique politicienne. Je veux rassembler de manière sincère, ouverte avec un projet qui s’appuie sur des fondamentaux et sur une dynamique nouvelle que nous allons construire. Tout cela va être élaboré patiemment avant d’entrer véritablement en campagne en janvier prochain !
Propos recueillis par Jean-Jacques Talpin et Christian Bidault
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