Lors de la conférence qui s’est tenue ce jeudi soir à l’auditorium Marcel Reggui de la Médiathèque d’Orléans,, Tassadit Yacine a, en quelque sorte, donné des légendes aux photos prises par Germaine Tillion dans les Aurès en 1935 actuellement exposées à la médiathèque d’Orléans. Directrice d’études à l’École des Hautes Études en Sciences Sociales et membre du Laboratoire d’anthropologie sociale du Collège de France, spécialiste reconnue au niveau international de la littérature orale berbère (amazih), Tassadit Yacine a montré, à partir d’exemples pris en Kabylie, comment cette littérature reflétait l’état de la civilisation berbère et plus particulièrement des relations hommes femmes.
Tassadit Yacine
Œuvre orale principalement voire exclusivement féminine, de tradition essentiellement rurale, la poésie berbère féminine est faite fondamentalement de transgressions et de joutes amoureuses qui construisent une image de la femme différente de celle habituellement véhiculée et leur offre un espace méconnu et intime de liberté.
La collecte de ces œuvres participe ou a participé à la constitution d’une identité qu’il ne faudrait pas voir disparaître aujourd’hui.
En ces jours d’actualité certaine, ce retour sur la figure de Germaine Tillion et sur les expressions poétiques et littéraires du monde berbère constituait une aide à la compréhension contemporaine de l’Algérie et mais aussi du rôle des femmes dans ce pays.
Guy Basset