La galerie du château de Saran accueille depuis le 8 mars une exposition photo inédite intitulée “Displaced, femmes en exil“. L’expo réalisée par la photographe Marie Dorigny à la demande du Parlement Européen a pour objectif d’illustrer les conditions de vie des femmes réfugiées durant leur périple en Europe. De la Grèce à l’Allemagne en passant par la Macédoine, la photographe capture des moments de douleurs, de désespoir et de détresse que les occidentaux ignorent trop souvent.

L’exposition restera accessible au château de Saran jusqu’au 31 mars
C’est dans le cadre superbe du château de Saran qu’est exposé, jusqu’au 31 mars, le travail de la photographe Marie Dorigny. Le Parlement européen l’a mandaté, après le scandale du petit Alan, enfant migrant syrien retrouvé mort sur une plage turque en 2015, afin de montrer au monde la réalité de la situation en mer Méditerranée. Son périple a débuté en décembre 2015 pour un an avant de revenir en janvier 2016 avec une exposition photo coup de poing qui ouvrira sûrement les yeux d’une grande partie de l’opinion publique sur la question migratoire. En 2015, près de 850.000 migrants d’origines diverses ont tentés de rejoindre les côtes grecques sur des canots de fortune, dans une immense précarité. L’exposition circule en France et en Europe depuis 2016 en espérant faire changer les choses et dénoncer les conditions des migrants et en particulier des femmes « en exil ».
L’exposition se compose d’une cinquantaine de photos en noir et blanc présentant des femmes d’une multitude de nationalités au cours de leur long parcours à travers l’Europe pour fuir leur pays d’origines. Ces femmes déjà touchées par la guerre, les dictatures, la violence et la précarité sont confrontées à un nouveau genre de détresse pendant leur voyage vers une nouvelle vie.
L’émotion est vive sur les visages, Marie Dorigny a su saisir ces instants de vie à des kilomètres de notre réalité occidentale autant au sens propre que figuré. On découvre avec horreur les « hotspot » de « triage » des migrants où les femmes, déjà choquées et traumatisées par leur traversée tumultueuse, sont de nouveau confrontées à des traitements inhumains. Marie Dorigny, grâce à son exposition rend leur humanité à ces migrantes privées de tous droits et de toute considération.
Les orléanais ont jusqu’au 31 mars pour se rendre à Saran et visiter cette exposition révélatrice et dénonciatrice.
Zoé Falliero