En clôture du Grand débat, Françoise Parly, ministre de la Défense, assistait à une réunion publique ce vendredi 15 mars à La Chapelle St Mesmin. Loin des batailles de tranchées, l’heure était à l’écoute des doléances, et des propositions parfois surprenantes.
La Ministre e la Défense avait choisi La Chapelle pour le dernier grand débat local.
Le débat était cadré, bien mené, en toute conformité avec les autres rencontres de ce type organisées précédemment dans notre département, comme dans le reste de la France. Pas de tribune, par d’intervenants privilégiés, mais juste un modérateur pour faire respecter le minutage, et les temps de parole entre les participants. Ce qui n’empêchait pas, pour autant, d’y apprécier au premier rang, aux côtés des deux députés LREM du secteur, Stéphanie Rist et Caroline Janvier, et du maire de la commune, Nicolas Bonneau, la présence exceptionnelle de Françoise Parly, Ministre de la défense. Pourquoi ce soir-là ? Pourquoi à La Chapelle St Mesmin ? Et pourquoi presque dans l’improvisation ? « Pour faire un coup de com’ », affirmait un intervenant, par ailleurs élu municipal, demandant dans la foulée aux photographes présents de ranger leur matériel, pour que les débats se fassent « entre nous ». Une demande applaudie par une majorité de la salle qui sonnait pourtant un peu comme une fausse note dans la partition démocratique. Mais qu’importe, le vrai débat était ailleurs.
Des propositions originales
Stéphanie Rist, la députée, interpellé par un étudiant kiné.@JLB
Si l’on excepte Stéphanie Rist, qui répondit aux questions précises des élèves kiné, ou Caroline Janvier, qui expliqua que le travail du député se fait plus souvent dans l’étude d’un dossier qu’à la tribune de l’assemblée, l’objet de la réunion n’était pas d’organiser un débat entre la population et les élus et gouvernants, mais de laisser la salle s’exprimer, sans autre retenue que le respect de la parole de chacun. Un débat serein, interrogatif ou constructif, suivant le schéma désormais traditionnel de ce type réunion, sans heurts ni oppositions majeures, excepté une réprobation quasi générale quand un des participants osa dire que c’était beaucoup mieux géré avant…quand il y avait moins de femmes à la direction des affaires !
Sinon, beaucoup d’évidences ou de déjà entendu dans les propos concernant le mille-feuille administratif (réduire le nombre de commune), harmoniser les taxes, et quelques propositions résolument nouvelles comme l’instauration d’un service itinérant impliquant des jeunes pour aller aider les personnes moins aguerries dans la maitrise d’internet et des formalités administratives dématérialisées, notamment dans les petites communes.
Caroline Janvier, députée du Loiret, Florence Parly et le maire de La Chapelle, Nicolas Bonneau.
Quels modes de scrutins ? Avec ou sans proportionnelle, incluant ou non le vote blanc, ou rendant le vote obligatoire, là, toujours les mêmes arguments, pour ou contre. Mais avec une proposition originale, émanant semble-t-il d’un groupe de mathématiciens : supprimer le principe du vote, et le remplacer par une feuille de note : « chaque citoyen donne une note à chaque candidat en lice. Et le vainqueur sera celui qui obtiendra la meilleure note». Par ailleurs, concernant la transition écologique, estimaient certains, « toutes les générations doivent se sentir mobilisées, et pas seulement les jeunes », d’aucuns, par ailleurs, souhaitant un développement de l’énergie hydraulique (des barrages sur la Loire plus nombreux) et une taxation des camions étrangers aux frontières, « eux qui polluent et dégradent nos routes sans payer d’impôts ».
Richesse républicaine
La Ministre a brièvement pris la parole.
Attentive tout le long de la réunion, à l’instar des deux députés de sa majorité siégeant à ses côtés, la ministre de la Défense se contenta d’intervenir en fin de débat, pour faire part de sa joie de la tenue de telles réunions « républicaines et citoyennes » constructives, soit plus de 10 000 en France, et affirmant que ce soir-là, elle avait noté des propositions originales, jamais évoquées ailleurs. « Tout ce qui a été dit sera transmis, et ce qui ne put être dit le sera aussi, si les participants ont pris soin, en quittant la salle, de l’écrire sur les cahiers placés à cette intention », affirmait le modérateur.
Quant à Florence Parly, faisant fi, peut-être, des regrets qu’elle laissait à ceux qui auraient aimé qu’elle leur réponde directement, elle tenait à conclure la soirée en déclarant que son cœur palpitait à l’issue de tous ces vivants échanges. Gageons que ce n’était pas là « qu’un coup de com’ »…
Jean-Luc Bouland