C’est un trés joli livre d’art à l’écriture belle et limpide de Véronique Galliot-Rateau que vient de publier l’association des Amis des Musées d’Orléans dans la collection Prestige des collections. Consacré à l’œuvre d’Alexandre Antigna (1817-1878), il rend hommage au fil de quelque soixante pages enrichies d’une fine iconographie, à l’œuvre d’un peintre orléanais auquel le musée d’Orléans, qui détient un exceptionnel fonds d’huiles sur toile et de dessins de l’artiste, consacrera en 2020 une grande rétrospective.

L’incendie Alexandre Antigna MBA Orléans
Dés à présent, Véronique Galliot-Rateau, conservatrice du patrimoine au musée de Beaux-Arts d’Orléans, rend avec grâce et science, hommage au tempérament sensible et généreux de cet artiste. Page à page, comme pas à pas, le lecteur est ici invité à suivre l’aventure artistique de ce peintre, de l’atelier de François Salmon à Orléans aux grands ateliers des maîtres et des salons parisiens.
De manière vivante et scrupuleuse, Véronique Galliot-Rateau, cite selon d’innombrables sources passionnantes, les propos de l’artiste, ceux de la critique, élogieuse ou non, et place avec bonheur son œuvre, dont la délicieuse sensualité fit en son temps scandale (“Après le bain”), en abîme avec le contexte politique et social de l’époque.

Après le Bain Alexandre Antigna MBA Orléans
Peintre sobre et éloquent de la misère et des fléaux, amoureux enchanteur de figures de femmes libres et intenses comme des scènes célébrant l’enfance, Alexandre Antigna, le peintre du fameux cortège “Le Roi des moutards”, des fières “Aragonaises d’Anso”, de l’effroi de “L’incendie”, est, comme le rappelle Véronique Galliot-Rateau, à juste titre, l’un des fleurons du musée d’Orléans et, plus généralement, de l’histoire de l’art à part entière.
L’enthousiasme pour cette publication est-il ainsi de mise, d’autant que l’on y découvre un touchant autoportrait de l’artiste, véritable rencontre qui nous éclaire sur sa sensibilité. Et puis voici aussi, dans ce bel ouvrage, deux œuvres qui se font, selon nous, poétiquement merveilleusement écho, à savoir l’Étude de la jeune fille en buste et l’huile sur toile du Jeune breton endormi.
Ces deux rêveurs amoureux sont ainsi comme par magie réunis pour l’éternité.
Jean-Dominique Burtin
“Alexandre Antigna”, Prestige des collections, Amis des Musées d’Orléans et Musée d’Orléans.
Soixante-quatre pages. 15€.
Disponible au Musée des Beaux-Arts d’Orléans.

Le Roi des Moutards Alexandre Antigna MBA Orléans