La poétesse coréenne sera samedi 16 mars à la Maison de la poésie à Paris. Elle y dira ses poèmes et dialoguera avec Koo Moduk et Claude Mouchard, professeur émérite orléanais de littérature comparée de l’Université Paris VIII , rédacteur en chef adjoint de la revue Po&sie, écrivain, maître d’œuvre de numéros spéciaux de la revue consacré à la poésie japonaise contemporaine et à la poésie sud-coréenne. Cet auteur a notamment traduit aux éditions Circé, avec Ju Hyounjin, l’ouvrage de Kim Hye-soon, “Ordures de tous les pays unissez-vous” (2016).
Une des voix les plus vives de la poésie d’aujourd’hui
A la Maison de la poésie est ainsi proposé d’entendre une des voix les plus vives, les plus indispensables, de la poésie aujourd’hui , non seulement en Corée, mais grâce en particulier à de nombreuses et remarquables traductions aux Etats-Unis depuis 2005, dans le monde. En français, outre “Ordures de tous les pays unissez-vous”, deux autres livres de la poétesse ont été édités par Circé : “Dentifricetristesse crèmemiroir” en 2016, “Autobiographie de la mort” en 2018.
Du poético-politique ? Certes. Mais jamais en s’abritant sous de quelconques slogans (sinon sarcastiques).
S’il est une puissance libératrice de la poésie de Kim Hyesoon, c’est dans le ton volontiers ironique, en même temps que toujours généreux, de sa poésie, c’est grâce aux déroulements imprévisibles de ses poèmes, aux figures qui y surgissent pour être à mesure emportées et se trouver livrées à maintes métamorphoses cruelles et, soudain, si joyeuses !
Samedi 16 mars, 16 heures,
Maison de la Poésie, 157, rue Saint-Martin, 75003, Paris.
Extrait
« J’ouvre un parapluie noir quand vos nerfs bleus se tendent
Car l’eau bleue dégouline des aiguilles des secondes
J’ouvre un parapluie noir quand le plancton s’étend comme un brouillard
Car j’ai faim même si je mange tout le temps
Quand un train éclairé passe au loin
Quand vous postillonnez sur mon visage
Quand ma jeune sœur là-bas n’arrête pas de vomir
Quand tout à coup j’aimerais un piano noir sous une rayon de soleil
Quand quelqu’un déchire les nuages sombres »