En taxant les GAFA sur leur chiffre d’affaire réalisé sur notre sol, la France a eu mille fois raison de ne pas attendre que s’ébranle le train européen. Même si cette taxe joue petit bras par rapport aux milliards de profits, c’est un signe qu’enfin les pays où les géants du net multiplient les profits commencent enfin à se rebiffer contre ces dictateurs impérialistes de l’économie mondialisée. Mais les toucher au portefeuille, ou plutôt au porte monnaie tellement ces 3% sont des aumônes, tient du symbole.
Mais ce faisant le gouvernement n’a-t-il pas mis la charrue impôt avant les bœufs du contenu numériques ? Car enfin, en laissant diffuser des messages racistes, haineux, diffamatoires, xénophobes, au passage antisémites, ces militants de la liberté d’expression sans frontière ni limite sont hors la loi. N’importe quel site d’information, n’importe quel organe de presse qui diffuserait de tel message se retrouverait immédiatement devant un procureur, un juge d’instruction voire un tribunal.
Le bras d’honneur au procureur
Nous avons déjà évoqué ici l’affaire des insultes en tous genres faites à Jeanne d’Arc 2018. Les poursuites engagées par le procureur d’Orléans Nicolas Bessonne aux Etats-Unis débouchent à peu près sur un bras d’honneur de ces fournisseurs de contenus qui sont en somme les directeurs de publication. Mais qui censurent allègrement une bite ou une “origine du monde”. Des patrons des GAFA sont bien au dessus des État, le cul bien assis sur leurs milliards. Sans parler de pieds de nez aux journaux qui leur fournissent des contenus sérieux à l’œil.
Dans les années 90, pour une supposée diffamation commise à Orléans par deux organes de presse, le juge d’instruction avait convoqué comme c’est la loi un immense et richissime magna de la presse européenne, l’Allemand Axel Ganz (Prisma presse). Sans rechigner, ce grand patron s’est rendu à la convocation du juge et a répondu à ses questions. Vous imaginez Mark Zuckerberg attraper un train à Austerlitz pour tout simplement respecter la loi d’un pays où ils fait des millions de profit ? Mais avant que l’Europe se décide à légiférer sur ces contenus et cela peut prendre un certains temps, ne serait-ce pas au consommateur de ces réseaux sociaux de réfléchir trois secondes à ses pratiques : que lorsqu’il poste un contenu sur FB, il a aussi sa part de responsabilité dans ces pratiques de flibustiers richissimes.
A lire sur ce thème l’excellent éditorial de Laurent Joffrin dans Libération