Blois : l’Hôtel-Dieu va changer de visage

Réuni le 4 mars dernier, le conseil municipal de Blois a acté la reconversion de l’Hôtel-Dieu dans le cadre du programme Action cœur de ville. Et à un an des municipales, la fiscalité ne bougera pas.

Les dossiers d’aménagement font décidément l’actualité à Blois. Après le Chevet Saint-Vincent ou la zone de la gare, c’est désormais le vaste ensemble immobilier de l’Hôtel-Dieu (12 500 m²), sur le quai de l’Abbé Grégoire, qui va se transformer en pôle habitat, culture et tertiaire-service pour devenir un nouveau pôle d’attractivité dans le centre-ville.

« Nous lançons une consultation auprès de promoteurs pour qu’ils nous présentent des projets dans les 2 mois. Après le départ des services de la DDT et de l’ABF, au plus tard fin 2020, nous souhaitons céder le site pour y installer de nouveaux habitants mais aussi des services de santé-bien-être par exemple. La ville pourrait toutefois en conserver une partie pour créer un musée dédié au peintre Lorjou » a informé Marc Gricourt. Au passage, la ville empocherait la coquette somme de 3.1 million d’€ bien utile en ces temps de vache maigre financière.

La délibération, votée à l’unanimité moins 2 voix, a fait ruer dans les brancards Louis Buteau, conseiller LREM qui y voit « une privatisation » mais surtout une initiative précipitée et juridiquement mal ficelée : « Il faut laisser aux Blésois le temps de choisir et susciter un débat démocratique sur ce projet ». « C’est un projet d’intérêt général. Vous êtes en campagne, moi je suis au travail », lui a rétorqué le maire qui a annoncé être en contact avec pas moins de 6 promoteurs.

Un hôtel 5* confirmé au sud

Le maire a aussi confirmé l’avancée du projet d’hôtel haut de gamme au sud, sur le site de la maison de retraite Gaston d’Orléans. Nécessaire pour l’accueil des touristiques, doté d’un impact commercial fort (800.000 € de retombées sur le commerce blésois), cet établissement était envisagé initialement rive nord.

L’aménagement commercial des quartiers nord était aussi à l’ordre du jour avec une délibération prévoyant le recours à l’EPARECA, établissement public d’aménagement, pour élaborer un programme opérationnel commercial sur le secteur Lorjou-Tourville. Il s’agira d’acquérir les cellules commerciales, de les réhabiliter (si nécessaire), de les exploiter puis de les remettre sur le marché. Louis Buteau puis Michel Chassier pour le FN ont exprimé leurs réserves sur un dossier « qui n’avance pas vite » et « a un impact limité malgré son coût ».

Louison Delvert

Côté finances, outre la stabilité des taux des 3 taxes pour la 8ème année consécutive (2), on notera un compte administratif plus favorable avec un produit supérieur de 2 millions d’€. « Cette gestion vertueuse » selon le maire permettra d’injecter 1.2 M€ dans des investissements nouveaux dont 700.000 € pour la voirie. Pour l’opposition, Jacques Chauvin a validé la rigueur de gestion tandis que Michel Chassier s’est inquiété « du rythme insuffisant de travaux et du risque de non compensation par l’Etat de la taxe d’habitation pouvant générer une hausse de l’impôt foncier ».

On retiendra enfin de ce conseil l’arrivée de l’Udéiste Louison Delvert, à la suite de la démission d’une conseillère d’opposition. Pressenti pour diriger la campagne d’un candidat aux Municipales, la présence de ce dernier devrait politiser un peu plus des débats plutôt consensuels. Sous l’impulsion de Jacques Chauvin, leader du groupe des démocrates et républicains, l’opposition est en effet souvent en phase avec la politique du maire.

Jean-Luc Vezon.

(1) Etablissement public d’aménagement et de restructuration des espaces commerciaux et artisanaux.
(2) Avec 20.37 % pour la taxe d’habitation, Blois se situe dans la moyenne régionale. Pour le foncier bâti (33.30 %), dans la moyenne supérieure. Le Maire a indiqué que les villes de même strate avaient un taux plus élevé.

Commentaires

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  1. – 2 semaines pour qu’un promoteur fasse connaître,
    – puis 1 mois pour boucler un dossier complet (cahier des charges, financement, choix de l’architecte).
    Chose impossible ! Sauf pour quelqu’un qui serait déjà sur le dossier

    D’autre part, le prix est de 3 100 000 €. Cela pour près de 10 000 m² de surface habitable, soit 300 €/m², et soit… 4 à 5 fois fois moins que le prix moyen de l’immobilier à Blois !

    Sans compter que ce prix comprend l’immense parking et le square public attenant, qui sera vendu pour ce prix au promoteur (surface totale des parcelles : 12 300 m²) !

    Scandaleux !!

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