Pas convaincus par le Grand débat national, les Gilets jaunes d’Orléans organisaient ce mardi 19 février leur assemblée citoyenne à la salle Eiffel. Près de 80 personnes étaient présentes pour débattre sur les principales revendications du mouvement mobilisé depuis trois mois.
Durant la soirée, il a été question de pouvoir d’achat, de justice sociale et de démocratie.
Dans la salle Eiffel, à Orléans, une sono crache quelques morceaux de Johnny Hallyday. Les premiers participants arrivent et se saluent chaleureusement, déterminés. Beaucoup se connaissent déjà. Ce mardi 19 février au soir, près de 80 Gilets jaunes vont se réunir pour débattre sur leurs revendications. Quelques instants plus tôt avait lieu un grand rassemblement contre l’antisémitisme sur la place de la République. Des théories complotistes se font entendre. Pour certains, la multiplication des actes antisémites constatée ces derniers mois serait une manipulation du gouvernement visant à détourner l’attention en plein mouvement de contestation.
Tractage, réseaux sociaux, journal Gilets jaunes…
Si les Gilets jaunes organisent leur propre assemblée citoyenne, c’est que le Grand débat voulu par le président Emmanuel Macron n’est qu’une “fumisterie”. Le programme de la soirée est annoncée. Trois thèmes seront au centre des échanges : pouvoir d’achat, justice sociale et démocratie. Mais d’abord, une réflexion est engagée, sur la manière de fédérer autour du mouvement.”Le problème, c’est que l’on a pas encore eu un grand rassemblement national autour de nos idées”, relève un participant. Un autre propose : “Pour fédérer, il va falloir se lancer dans une vaste opération de tractage et aller chercher les gens qui nous soutiennent”. La création d’un journal Gilets jaunes est également proposée, ainsi qu’une plus grande structuration de la communication sur les réseaux sociaux. Les médias ne sont d’ailleurs pas ménagés au cours de la soirée. “Ils font de la désinformation et relaient des mensonges”, selon un membre du collectif orléanais. Pour un autre Gilet jaune, “nos dirigeants s’en servent pour nous salir”.
En outre, une jeune femme propose de clarifier certaines positions du mouvement. “Nous devons être plus clairs dans notre position anti-raciste”, souligne-t-elle. Et pour faire plier le président de la République, plusieurs moyens d’action sont envisagés : grève générale, blocages, poursuite des manifestations et des assemblées… Avec, pourquoi pas, un renforcement des liens avec les syndicats.
Yohann Desplat