Treize interprofessions (Inter-Loire, Centre-Loire, Champagne, Alsace, Bourgogne, Beaujolais, Languedoc, Pays d’Oc, Vallée du Rhône, Roussillon, Provence, Corse, Sud-Ouest) se sont regroupées seront rassemblées à partir de lundi dans le salon Wine Paris qui tente d’imposer Paris comme capitale mondiale du vin. Un test, une démarche commerciale nouvelle, du jamais vu en France, où chaque terroir viticole est volontiers plus enraciné et chauvin que son voisin.
Mondialisation du vin aidant, un salon du sud, “Vinisud“, qui se tenait à Montpellier, et un salon des crus septentrionaux, “Vinovision“, ont allié leurs forces pour créer “Wine Paris”, où ils comptent attirer les importateurs et distributeurs de la planète pendant trois jours.Ils espèrent ainsi mettre en valeur une spécificité française face à la première place de marché mondiale du vin, le gigantesque salon ProWein, qui se tient chaque année à la mi-mars à Dusseldorf en Allemagne, avec 6.500 exposants du monde entier.
Paris capitale internationale du vin
« Nous donnons rendez-vous aux amateurs du monde entier pour goûter le nouveau millésime des dernières vendanges », indique Pascale Ferranti, directrice de ce nouveau salon, qui accueillera 2.000 exposants, dont 7% d’exposants étrangers essentiellement européens. « C’est une aventure inédite, il était temps que nous reprenions les rênes, car l’Espagne et l’Italie sont très compétitifs pour leurs vins à l’exportation, l’Australie s’approche aussi du top trois des grands marchés exportateurs. Nous nous étions endormis sur nos lauriers. Jusqu’à présent, les grands salons professionnels du vin se tenaient au plus près des vignes, mais en ordre dispersé: Vinexpo à Bordeaux, salon des vins de Loire à Angers, MillesimeBio à Montpellier, et les Grands jours de Bourgogne une année sur deux en Bourgogne. Ce qui oblige les acheteurs à de fréquents pèlerinages, pas toujours faciles à organiser », constate Pierre Clément, patron du salon Vinovision. Même si elle reste le premier exportateur de vins en valeur avec un chiffre d’affaires de 9 milliards d’euros en 2017, la France a en effet tendance à perdre des places de marché.
Une porte ouverte pour les vins de Loire
Vins de Loire. ©Martrou CRT Centre VDL
« Nous avons pris ce qui fonctionne bien à Pro-Wein, l’efficacité des rendez-vous, et nous avons mis de côté nos velléités régionales » résume M. Clément. « Notre atout est d’avoir su rassembler toute la filière française », ajoute Mme Ferranti.Ne manque que l’interprofession de Bordeaux, mais le salon accueillera 200 exposants bordelais individuels et des dégustations de grands crus classés.
Parmi les succès espérés, outre le bio et les vins rosés de Provence, les vins de Loire pourraient tirer leur épingle du jeu. Leurs exportations vers les Etats-Unis ont doublé en volume et triplé en valeur au cours des dix dernières années.
Le fait de se tenir à Paris, où co-existent une dizaine de micro-vignobles – clos Montmartre au Nord, clos de Morillons au Sud, en passant par Bercy et Belleville- permet aussi d’exploiter un exceptionnel réseau de cavistes et sommeliers attachés aux grandes tables parisiennes, Paris compte 23.570 points de vente, ce qui a ramené à la population en fait la zone de distribution la plus dense au monde devant New-York et ses sommeliers branchés, et Londres, dotés respectivement de 38.867 et 17.464 points de vente, selon une étude Nielsen/GFK conseil.
Côté acheteurs, la Belgique envoie les plus gros bataillons, suivie par les Etats-Unis, le Royaume-Uni, les Pays-Bas et l’Allemagne, ainsi que la Chine, la Corée et le Vietnam, indiquent les organisateurs.
Malgré les incertitudes liées au Brexit, les importateurs et distributeurs britanniques se déplacent en nombre, souligne Pierre Clément, patron de Vinovision. Le Royaume-Uni étant le deuxième destinataire des exportations directes de vins et spiritueux français derrière les Etats-Unis.
L’an prochain, du 13 au 15 janvier 2020, c’est Vinexpo qui doit déménager de Bordeaux à Paris, avant de retrouver Bordeaux en année impaire.