Le torchon brûle entre la France et l’Italie et l’histoire retiendra peut-être que la campagne des Européennes est parti de Montargis (Loiret). Toujours est-il que dans un contexte de tensions de plus en plus forte entre les deux pays, la présence en catimini du vice-premier ministre italien leader du mouvement Cinq étoiles, Luigi Di Maio à une réunion avec des gilets jaunes de la liste Levavasseur, a joué la goutte d’eau qui a fait déborder le vase. La France a rappelé son ambassadeur à Rome en consultation.
“La France a fait, depuis plusieurs mois, l’objet d’accusations répétées, d’attaques sans fondement, de déclarations outrancières que chacun connaît et peut avoir à l’esprit. Cela n’a pas de précédent, depuis la fin de la guerre. Avoir des désaccords est une chose, instrumentaliser la relation à des fins électorales en est une autre”, a déclaré la porte-parole du Quai d’Orsay, .Agnès von der Mühll,
M. Di Maio comme de M. Salvini ont multiplié les attaques contre l’exécutif français et en particulier contre Emmanuel Macron. Matteo Salvini, patron de l’extrême droite italienne et homme fort du gouvernement Conte, a ainsi dit espérer que le peuple français se libère bientôt d’un « très mauvais président »,
“Les dernières ingérences constituent une provocation supplémentaire et inacceptable. Elles violent le respect dû au choix démocratique, fait par un peuple ami et allié. Elles violent le respect que se doivent entre eux les gouvernements démocratiquement et librement élus.”, a indiqué Agnès von der Mühll,
“La campagne pour les élections européennes ne saurait justifier le manque de respect de chaque peuple ou de sa démocratie.”. La France refuse l’ingérence du gouvernement italien dans les affaires intérieures françaises. « Les dernières ingérences constituent une provocation supplémentaire et inacceptable. Elles violent le respect dû au choix démocratique, fait par un peuple ami et allié. Elles violent le respect que se doivent entre eux les gouvernements démocratiquement et librement élus ». Il est indéniable qu’Emmanuel Macron s’est positionné dans la campagne pour les élections européennes comme le rempart contre les populistes dont le gouvernement italien fait partie.
Le quai d’Orsay poursuit: “Tous ces actes créent une situation grave qui interroge sur les intentions du gouvernement italien vis-à-vis de sa relation avec la France.
À la lumière de cette situation sans précédent, le gouvernement français a décidé de rappeler l’ambassadeur de France en Italie pour des consultations.”, a poursuivi Agnès von der Mühl. Un coup de semonce diplomatique inédit entre deux pays fondateurs de l’Union européenne qui n’a pas de précédent depuis la fin de la guerre.
Montargis, “la Venise du Gâtinais”
Peu après cette annonce, les deux chefs politiques du gouvernement populiste italien, Matteo Salvini et Luigi Di Maio, se sont déclarés « disponibles » pour dialoguer avec le gouvernement français. « Nous sommes tout à fait disposés à rencontrer le président Macron et le gouvernement français », a écrit M. Salvini, patron de la Ligue (extrême droite) dans un communiqué, assurant qu’il ne voulait pas de conflit avec Paris.
Cela ne manque pas de sel: Montargis est baptisée parfois “Venise du Gâtinais”, ce qui relève tout de même d’une certaine exagération, mais qui n’a rien à voir dans le conflit en cours.
Précédemment, des escarmouches avaient déjà opposé les deux gouvernements en matière culturelle.
Il y a quelques semaines, la Secrétaire d’État italienne à la culture Lucia Borgonzoni (La Ligue) avait déclenché la polémique en émettant des réserves quant au prêt d’œuvres de Léonard de Vinci au musée du Louvre en 2019, à l’occasion du 500e anniversaire de sa mort. Le gouvernement italien traine des pieds pour prêter à la France des œuvres du génie toscan, mort au Cos Lucé (Amboise). En revanche pour ce qui est de la Cène (le dernier repas du Christ avec ses apôtres), il n’y aurait pas de problème dès lors que cette tapisserie appartient au Vatican et non à l’Etat italien.
Ch.B
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