À cheval sur les communes d’Orléans et de Saint-Jean-de-la-Ruelle, le projet d’éco-quartier des Groues a été retenu par l’architecte Patrick Bouchain dans une démarche expérimentale. Les résultats des ateliers de concertation sur l’aménagement de cette friche de 40 hectares ont été présentés mardi soir par la mairie d’Orléans et le cabinet d’architectes CoBe. Voici ce qu’il en est ressorti.
La friche des Groues est située entre le quartier des Blossières et Saint-Jean-de-la-Ruelle. Capture d’écran
Sur les déplacements
Les habitants souhaitent que le futur quartier, qui accueillera près de 900 logements, soit aménagé avec un maximum de liaisons douces et desservi par les transports en commun. Avec notamment une ligne de bus nord-sud qui s’étendrait de la rue Pelloutier à la rue des Murlins. Cette artère, parallèle au Faubourg Bannier, est l’une des plus empruntées de la ville. Son désengorgement est devenu une urgence pour les riverains, qui n’en peuvent plus. La création d’une liaison TCSP (Transport collectif en site propre) sur l’axe est-ouest est désirée. Un besoin de de parking relais, aux entrées du quartier a également été communiqué.
Ce qu’en dit la mairie d’Orléans :
La problématique du trafic sur la rue des Murlins fait actuellement l’objet d’une étude, assure Muriel Cheradame, maire adjointe à la ville d’Orléans chargée de l’aménagement urbain. “Afin de revenir à une circulation normale, on imagine des tronçons à sens unique”, explique-t-elle. Elle soutient que la création d’une voie qui traverserait les Groues d’est en ouest permettait de rejoindre plus rapidement la tangentielle. “Cette voie permettrait aussi de diminuer le trafic d’environ 20 % sur la rue des Murlins.”
Sur les espaces verts
Le cœur de l’éco-quartier aura des allures de Central Park. Les premières plantations d’arbres ont d’ailleurs été réalisées l’année dernière. Si la superficie exacte de ce futur poumon vert d’un seul tenant n’est pas pas encore connue, il sera plus grand que prévu. Les habitants ont déjà fait part de leurs idées. Ils aimeraient y voir s’installer un plan d’eau, du maraîchage et des jardins partagés.
Ce qu’en dit la mairie d’Orléans :
Cela ne fait plus de doute mais, après quelques tergiversations, c’est bien le projet de grand parc qui a été retenu, et non celui d’espace vert. Le mini Central Park restera ouvert en respectant “au maximum” la biodiversité. “L’idée est de préserver le plus possibles d’espaces sauvages”, indique Muriel Cheradame.
Sur les équipements
Des commerces, des restaurants, un EHPAD, un équipement culturel, une école ou encore un équipement culturel… Les habitants espèrent un futur éco-quartier dynamique. Auquel pourrait s’intégrer des équipements transgénérationnels, comme par exemple un établissement scolaire couplée à une résidence senior.
Ce qu’en dit la mairie d’Orléans :
“En dessous d’un certain nombre d’habitants, on ne peut pas forcer les commerces de proximité à venir s’installer aux Groues, prévient Olivier Carré. Il faudra s’efforcer à trouver un équilibre.” L’ambition d’un espace culturel, “à rayonnement métropolitain”, est soutenue.
Les griefs des habitants
Fin 2019, un poste électrique de 3.000 m2 viendra s’installer face à la chaufferie biomasse. Aussi, le ministère de la Justice projette d’installer dans le quartier un établissement pénitentiaire. Plus familièrement, une structure d’accompagnement vers la sortie (SAS) pouvant accueillir 120 condamnés. Deux arrivées qui n’enchantent guère les habitants. “On aurait dû avoir notre mot à dire”, regrette l’un d’eux. Là-dessus, Muriel Cheradame, maire adjointe à la ville d’Orléans chargée de l’aménagement urbain, tempère. “Rassurez-vous, le centre pénitentiaire ne sera pas identifié comme tel. Il n’y aura pas du grillage autour. Pour ce qui est du poste électrique, ne vous attendez pas à voir un pylône. Le bâtiment sera compact et les câbles seront enterrés.”
Enfin, le nombre de logements du futur éco-quartier (passé de 2.200 à 900), ne fait pas l’unanimité. “Même si la restitution des ateliers de concertation est assez fidèle, 900 habitations ça fait beaucoup, souligne une Orléanaise. 600 auraient été un suffisants.” Olivier Carré Carré, maire d’Orléans et président d’Orléans Métropole ne devrait pas revoir ce chiffre à la baisse. “La population vieillit et donc évolue. Il est nécessaire de continuer à construire en ville pour retenir les familles qui ont tendance à partir faute de logement.”
Yohann DESPLAT