Balayant le scepticisme ambiant de certains membres de sa formation, Laurent Wauquiez, président des Républicains a tranché : le Versaillais François-Xavier Bellamy, sera tête de liste des Républicains pour la campagne des européennes.
Ce professeur agrégé de philosophie, âgé de 33 ans, adjoint au maire de sa ville, reçu à Normale supérieure, auteur de plusieurs essais est reconnu « comme pouvant donner des idées à la droite ». Elevé dans une famille catholique à Versailles où il a fait toute sa scolarité d’abord à l’école privée Sainte Marie des Bourdonnais puis au lycée privé Notre Dame du Grandchamp tout en étant membre des scouts d’Europe se défend d’être un conservateur étiquette qu’on lui attribue généralement. Cela ne l’a pas empêché de préparer en 2014 « Sens commun » mouvement issu de la « Manif pour tous » tout en refusant d’en devenir membre. Il s’intéresse beaucoup à la famille et à la bioéthique, reprenant à sa manière dans les média le mot de Simone Weil « tout avortement est et restera un drame ».
A conservateur, conservateur et demi
Laurent Wauquiez avec Guillaume Peltier lors de la fête de la Violette en Loir-et-Cher.
« Je le connais très peu. Il incarne la jeunesse et le renouvellement », note Guillaume Peltier député LR du Loir-et-Cher et porte-parole des Républicains. Cependant, au micro de RTL, il a précisé que François- Xavier Bellamy « n’est pas tout à fait ma ligne. Il est beaucoup plus conservateur que moi. Pour autant, je n’aime pas trop les procès d’intentions et je souhaite qu’on lui souhaite bonne chance ».
Plus conservateur que lui ? Guillaume Peltier aurait-il perdu la mémoire, lui qui a adhéré en 1996 au Front national de la Jeunesse (FNJ). Sous la direction de Samuel Maréchal, le père de Marion Maréchal, il est chargé de capter les jeunes catholiques traditionalistes. Toujours en 1996, il fonde avec Nicolas Bay, toujours membre du Rassemblement National, l’association Jeunesse Action Chrétienté qui se mobilise contre le Pacs et l’euthanasie. EN 1998, à côté de Jean- Yves Le Gallou, il participe à la revue « offensive pour une Europe enracinée ».
En 1998 il suit Bruno Mégret qui se sépare de Jean-Marie Le Pen et entre dans la direction du Mouvement national de la jeunesse, l’organisation de la jeunesse du parti mégrétiste. En 2.000 il est pendant quelques mois secrétaire général de l’Alliance avec les chrétiens en politique, association politique de chrétiens laïcs d’esprit œcuménique dont il est rapidement exclu.
En 2000 Guillaume Peltier rencontre Philippe de Villiers qui dès l’année suivante le nomme responsable des jeunes de son parti (Mouvement pour la France, MPF) dont il devient secrétaire général en 2003, avant de devenir en 2005 porte-parole de la campagne présidentielle de Philippe de Villiers.
Certes depuis 2009, l’ancien professeur certifié d’histoire et géographie est entré à l’UMP et en 2012 est devenu avec Geoffroy Didier, un pilier du mouvement qu’ils ont lancé « La droite forte » courant au sein des Républicains. En 2012, il crée la polémique en proposant de réserver, dans l’audiovisuel public, des postes de journalistes à des « journalistes de droite » proposant de supprimer le financement public des syndicats, puis en proposant de supprimer le droit de grève des enseignants.
Avec l’âge, on évolue mais change-t-on pour autant ? Guillaume Peltier semble avoir de bien opportuns trous de mémoire. A conservateur, conservateur et demi.
Françoise Cariés