C’est une artiste rayonnante tant par sa musique que par son message d’humanité qui a foulé la scène du théâtre d’Orléans ce dimanche après midi. Fatoumata Diawara fait partie de cette nouvelle génération de chanteuses africaines qui bouscule un peu plus les frontières musicales en proposant une musique composite qui se nourrit, autour de la voix et de la rythmique, d’un accompagnement brillant de références jazz, folk ou pop.

Cette belle voix, Fatoumata la chauffe doucement au fil des chants en déployant toute l’étendue de sa virtuosité, seulement interrompue par des solos instrumentaux qui nous rappelle son goût pour une musique qui se crée, comme son plaidoyer se plaît à le rappeler, de métissage et de tolérance, ce qui n’exclut pas l’exigence du talent. Et c’est avec un répertoire aux compositions foisonnantes que la chanteuse malienne, somptueuse dans sa longue robe bleue, revient sur scène avec ce second album solo, produit par Mathieu Chedid et baptisé Fenfo, qui signifie “quelque chose à dire” en bambara, sa langue maternelle dans laquelle elle se plaît à chanter par respect pour ses ancêtres, dit-elle.
Car Fatoumata a des choses à nous dire, et entre deux chants, reprenant son souffle une danse qui occupe toute la scène, elle nous parle des femmes, des mères et des frontières, de ces vies perdues, là où l’échange ne peut qu’enrichir nos cultures, et Fatoumata veut redonner sa fierté non pas à l’Afrique mais “aux Afriques” dans toutes leurs diversités et leur richesses. Et c’est aussi avec beaucoup d’émotion qu’elle dédit sa chanson Ngedé Ngedé (le battement du cœur) à celui qu’elle considère comme son père, Fela Kuti, avant de rendre hommage à sa”mère”, Nina Simone qu’elle admire pour sa double virtuosité vocale et instrumentale, dont elle reprend “Sinnerman”, seule magnifiquement accompagnée de sa guitare…
Mais la magicienne Fatoumata a plus d’un tour dans son sac, et après avoir fait lever le public pour danser, c’est dans un final de folie où l’on est invité à monter sur scène car, Fatoumata nous le rappelle, la danse est une formidable thérapie collective qui soigne tous les maux …
GP
Chant, guitare Fatoumata Diawara
Percussions Jean Baptiste Gbadoe
Basse Sekou Bah
Guitare Yacouba Kone
Claviers Arecio Smith
–
Dimanche 27 janvier 17 h
Scène Nationale d’Orléans