Michelin 2019 : le sacre du ligérien Christophe Hay

 Le Guide Rouge accorde deux nouvelles étoiles au chef de Montlivault et d’Ardon. Mais le palmarès régional est faible.

Christophe Hay à Limère.

Chaque année l’édition du nouveau guide Michelin est guettée avec inquiétude par tous les restaurants et le monde gastronomique de la région. Mais année après année les étoiles s’envolent les unes après les autres.  C’est vrai encore cette année avec la perte du macaron de La Tour à Sancerre et surtout du Grand Hôtel du Lion d’Or à Romorantin, dans la famille Clément depuis des décennies et étoilé depuis 1969. Le guide 2019 restera pourtant dans les annales avec le sacre de Christophe Hay : il reçoit une deuxième étoile pour la Maison d’à Côté à Montlivault près de Blois et un premier macaron pour la Table d’à Côté à Ardon-Limère près d’Orléans. Alors que des restaurants attendent parfois 10 ans pour décrocher le graal, Christophe Hay étoile sa table de Limère ouverte il y a seulement quelques mois. Cette récompense va à un jeune chef médiatique mais surtout magnifiquement créatif et impliqué dans la vie locale. En quelques années il a aussi montré, avec son épouse, ses talents d’entrepreneur en créant trois affaires, ses deux restaurants et un « bistrot » à Montlivault. Mais pour celui qui a passé une grande partie de sa jeunesse dans l’Orléanais avant d’y revenir, la restauration est d’abord un engagement en faveur de la qualité des produits (souvent issus de son jardin), des fournisseurs locaux et de l’attention portée aux clients.

Morne paysage…

Portant cette double récompense ne saurait masquer le vide sidéral du reste de la région qui compte cependant désormais deux doubles étoilés : Les Hauts de Loire à Onzain (41) et La Maison d’à Côté. Il fut un temps, que les moins de 20 ans ne peuvent pas connaitre, où la région Centre était une terre d’accueil pour les restaurants célébrés dans le monde. Qui a oublié Jean Bardet ou Barrier à Tours, La Poutrière, La Montespan, le Quai Barentin et bien d’autres à Orléans.  Les deux grandes villes de la région ne comptent plus qu’un seul restaurant étoilé, tout comme Chartres, Montargis ou Bourges. C’est peu pour une région qui se gausse d’être ouverte au tourisme mondial. Car la grande gastronomie est aussi une clef de l’attractivité touristique. De nombreux élus ne l’ont pas encore compris…

J.J.T

Commentaires

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  1. Je pense que le principe des étoiles, macarons, épis ou autres “décorations” est essentiellement un coup médiatique pour les guides qui les octroient à la tête du client ! Pour le client, l’important est le rapport qualité/prix de ce qui lui est servi avec l’excellent accueil que ces professionnels savent offrir. La meilleure publicité est le bouche à oreille, quoi qu’en disent ces “bien-pensants”.

  2. JJT vieillit mais conserve toute sa mémoire gustative au fil des restaurant du Centre-Val de Loire. Qu’il vive comme nous de ses souvenirs car rien ne sera plus comme avant…
    Et une nouvelle génération arrive. mais elle sera moins encline à bosser avec les 35 heures…etc.

  3. Je pense que Joëlle Liberté se trompe. Le rapport qualité-prix est évidemment la notion la plus importante pour les convives qui règlent leur addition. Mais je ne pense pas que le Michelin octroie ses étoiles “à la tête du client”. Certes, ses inspecteurs (sa direction ?) ont quelques marottes, comme celle consistant à favoriser la cuisine dite créative par rapport à la cuisine de tradition. Mais globalement – et malheureusement – je ne pense pas qu’un seul établissement de la région méritant une étoile ait été oublié !
    Cela étant dit, regardez aussi les “Bip gourmands”. Ce sont (en général, sauf erreurs du guide) de très bonnes tables à prix très convenables. De bons rapports qualité-prix en somme !
    Petite précision devant l’enthousiasme débordant de Joëlle Liberté: l’accueil dans nos restaurants n’est pas toujours aussi “excellent” qu’elle l’affirme. En d’autres termes, avant d’accuser le Michelin de les avoir oubliés, les restaurateurs devraient commencer à balayer devant leur porte.

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