Fidèle à sa région d’origine, le Centre-Val de Loire, Marc Fesneau a choisi pour son premier déplacement en région depuis le début du Grand débat d’échanger avec le bureau du CESER (Conseil économique, social et environnemental) à Orléans, ceux qui représentent les socio-économiques. “J’ai l’impression que les Français vont s’en saisir car on ne les écoutait pas… On ne ne peut pas ne pas déboucher sur quelque chose.. Nous avons besoin d’être en rupture par rapport aux solutions”, précédentes, a indiqué l’ancien conseiller régional et ancien maire de Marchenoir (Loir-et-Cher).
Marc Fesneau, avec Eric Chevée, et le préfet, Jean-Marc Falcone.
Pour Marc Fesneau, il faut être original et imaginatif. Il faut arrêter de défendre ses intérêts boutiquiers. “Tout ce qui donnera le sentiment d’une petite épicerie avec sa petite tambouille ne marchera pas”. En Eure-et-Loir dans la matinée à Beurey-Saint-Symphorien, le ministre avait rencontré une poignée de gilets jaunes et avait dialogué avec eux. En revanche à Orléans, pas trace d’un manifestant aux abords du conseil régional, discrètement surveillé par la police.
Evoquant les fractures territoriales, le Ministre des Relations avec le Parlement a constaté que “malgré internet le citoyen ne s’était jamais senti aussi loin du service public. Dans d’autres pays on a fait plus intelligemment”.
Mais pourquoi avoir attendu les violences consécutives aux rassemblements des ronds-points pour que le gouvernement entende ces doléances et remette dans le circuit ces corps intermédiaires, longtemps méprisés par le pouvoir? “Parce que la France a une culture éruptive, nous ne savons pas produire de consensus”.
105 cahiers de doléances dans les mairies du Loiret
Ces fameux corps intermédiaires dont Emmanuel Macron s’était peu préoccupé jusqu’ici seront-ils comme le CESER des acteurs majeurs du grand débat. “Nous sommes allés sur le terrain et nous avons fait remonter leurs préoccupations”, a dit le Président du CESER, qui a parcouru cinq départements sauf le Cher. Le 25 février, le CESER se réunira en plénière. Restera à faire la synthèse et c’est l’intelligence artificielle qui tirera la substantifique moelle du débat.
Sur l’organisation, le préfet Jean-Marc Falcone a précisé que pour l’heure 165 maires sur 316 avaient été consultés. 105 ont mis en place des cahiers de doléance et 161 sont partants pour organiser les débat. “Certains maires voudront eux-mêmes piloter les débats”, a poursuivi le préfet dont la référente, Taline Aprikian, sera là pour “faciliter” les débats. En plus la préfecture cherche à identifier des animateurs neutres potentiels et a contacté l’université, le rectorat…
Que ressortira t-il de ces débats régionaux? Les sempiternelles fractures, liées aux inégalités qu’il s’agisse de l’énergie, de l’accès à la santé, de la mobilité, du haut débit, des services publics et de la cassure nord-sud? Marc Fesneau prévoit au contraire que “des choses nouvelles que l’on attend pas vont apparaître”. Si c’est le cas, ce grand débat lancé en un temps record servira à autre chose qu’à faire baisser la pression jusqu’aux élections européennes.
Ch.B
– communiqué du gouvernement du 13 décembre 2018
https://www.gouvernement.fr/grand-debat-national-4-themes-retenus-pour-animer-la-concertation
informations générales sur le grand débat
https://granddebat.fr/
https://www.gouvernement.fr/le-grand-debat-national
lettre du président Macron aux Français
https://www.lemonde.fr/politique/article/2019/01/13/document-la-lettre-d-emmanuel-macron-aux-francais 5408564 823448.html
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