Répondant à l’appel du collectif Nous Toutes, et agissant à l’unisson de la manifestation parisienne, plus de 400 cents personnes ont défilé samedi 24 novembre dans Orléans pour protester contre les violences faites aux femmes. Quelles soient physiques, sexuelles ou morales.
Le cortège rue de la République.@Jean-Luc Bouland.
« Je suis là pour protester contre les violences faites aux femmes, pas seulement physiques ou sexuelles, mais aussi morales », précisait Fanny, venue rejoindre les rangs du cortège qui partait du tribunal d’Orléans, ce samedi 24 novembre, à 14h30. Arborant comme beaucoup le symbole blanc, et assurant qu’elle représentait aussi d’autres femmes de son entourage, elle tenait à préciser qu’en fait, « elle venait aussi protester contre toutes les violences, y compris celles faites aux enfants, ou aux hommes ». Cette manifestation venait en appui de celle organisée ce même jour à Paris, à l’initiative du collectif Nous toutes, et avait trouvé sans difficultés un relais local auprès de différents syndicats (CGT, FSU,…) et partis politiques de gauche (PCF, France insoumise, fédération anarchiste, …), ou d’organisations comme le planning familial, très impliqués dans la défense des droits des femmes, tant dans le milieu du travail que dans la société en général.
Le cortège, parti du tribunal d’Orléans, reliait ainsi la préfecture de région en passant par la rue de la république, la place du Martroi et la rue Jeanne d’Arc, dans une ambiance bon enfant, ponctuée de chants (Internationale des femmes), de quizz, comme au carrefour Bourgogne en coeur de ville, et de chorales improvisées. Logique, diront certains, s’appuyant sur les slogans scandés dans le cortège, « la violence, c’est le machisme, pas le féminisme ». Certes, mais comme disait aussi Fanny, « Il est dommage de voir des femmes violentes entre elles notamment en insultant de pute une femme qui porte une mini-jupe, par exemple. Pour moi, c’est toute une éducation au non jugement et à la bienveillance à refaire ».
Un mouvement national
Toutes petites déjà…
Outre Paris, les manifestations ont réuni plusieurs milliers de personnes de sensibilités politiques différentes dans une cinquantaine de villes, rappelant que ce dimanche 25 novembre est « la journée internationale pour l’élimination des violences faites aux femmes ». On comptait notamment des rassemblements à Angers, Marseille, Lyon, Toulouse, Lille, Nantes, ou Rennes, nombre de manifestants et manifestantes arborant la couleur violette, choisie par le mouvement Nous toutes. Sur les banderoles, on pouvait lire des slogans comme « Ras le viol », et, dans les rangs des participant-e-s, des personnalités comme Muriel Robin, Eva Darlan, Vanessa Demouy, Juliette Arnaud, ou Pascale Coton, vice-présidente de la CFTC (à Paris).
« En France, en 2016, 123 femmes ont été tuées par leur conjoint ou ex-compagnon, soit environ une tous les trois jours. Chaque année, près de 220.000 femmes subissent des violences dans un cadre conjugal. En outre, plus de 250 femmes
Discours et quizz
sont violées chaque jour, et une sur trois a déjà été harcelée ou agressée sexuellement au travail », précisaient certaines.
Alors, comme le scandait notamment les orléanaises, « Non, c’est déjà une phrase. Qui n’a ni besoin d’explication, ni de justification ». Et quand il y a viol ou agression, le seul responsable, à 100%, c’est l’agresseur.
Jean-Luc Bouland