Clôture en beauté, ce vendredi soir, au Théâtre d’Orléans, des trois “Soirées singulières” célébrant les vingt ans de l’Ensemble Cairn installé en résidence à la Scène Nationale d’Orléans. Une nouvelle fois, que ce soit à la salle Vitez intimiste pour un geste musical, puis dans la salle Jean-Louis Barrault, pour une autre pièce, véritable toile musicale unissant de manière fascinante et la musique et l’image, Cairn a fait merveille.

Une création à la fois onirique et tellurique
De toute beauté est ainsi “Touch me lighty”, duo du chorégraphe danseur Alban Richard et du gambiste Frédéric Baldasaire où les interprètes explorent un recueil de pièces du Capitaine Toblas Hule, mercenaire écossais et joueur de viole publié en 1605. Ici le corps respire et délie les rubans de musique pour s’en retourner à de prenants élans de solitude, balayant de gestes gracieux la vanité de vivre. Même le silence est ici respiré par le mouvement du corps.
Réaffirmant son “envie naïve de liberté toute grande pour assurer son existence d’artiste au cœur de la société”, Cairn se déploie ensuite en grande formation pour “Conditions de lumières”, un instant voulu de contemplation associant le travail visuel du photographe Tadzio et la musique de Jérôme Combier. Trés belle est aussi l’improvisation sur la vidéo ” Syndrome du périphérique” où le percussionniste Sylvain Lemêtre est remarquable de poésie et de nuances. Eblouissante sera par ailleurs la violoniste Elissa Cassini. Saluons encore l’esprit d’ouverture de Jérôme Combier qui a tenu à inviter les élèves de l’Ecole Supérieure d’art et de design d’Orléans pour accompagner l’événement musical par une exposition en loggia.
Lors de cette seconde parte de soirée, place au souffle d’une musique contemporaine palpitante, à la fois dépouillée et intense, onirique et tellurique, plaintive et vive, superbe architecture riche de la texture originelle d’instruments s’élançant vers des abstractions sonores, des apparitions virtuoses, des climats frissonnants de profondeur et de caressantes ruptures. Vibrante est encore l’âme de l’électronique.
Bref voici un bel instant invitant à la simple écoute de l’inouï, grand travail mesuré de virtuoses ciselant de manière fascinante et au temps présent, la moelle de l’instrument et de l’histoire de la musique.
Jean-Dominique Burtin
L’ensemble Cairn rend hommage au compositeur hongrois Györgi Ligeti,
le mercredi 30 janvier au Théâtre d’Orléans.
En préambule de cette soirée de concert, l’Ensemble souhaite réaliser une performance musicale dans le hall, autour du Poème symphonique pour 100 métronomes. Pour ce faire, les musiciens ont besoin de votre aide !
Renseignements: 02.38.62.45.68 et www.scenenationaledorleans.fr