Loir-et-Cher : les violences faites aux femmes font des victimes aussi parmi les enfants…

Du 19 au 25 novembre se déroule la semaine de lutte contre les violences faites aux femmes. De nombreuses associations se mobilisent pour sensibiliser le public de tous âges sur les violences conjugales. Cette année, le thème met l’accent sur les enfants, qui sont eux aussi victimes, témoins des coups portés à l’un de leurs parents, voire tués par les coups reçus dans un contexte de violence au sein du couple.

Ce sont des chiffres glaçants qui ne peuvent laisser personne indifférent : en 2016, 25 enfants sont décédés, tués par un de leurs parents dans un contexte de violences au sein du couple. 68 étaient présents sur la scène de l’homicide ou au domicile. 96 enfants sont devenus orphelins suite aux homicides au sein du couple. En Loir-et-Cher, entre le début de l’année 2018 jusqu’au 30 septembre, 96 enfants ont été suivis dans le cadre de violences conjugales, par l’intervenante du Conseil départemental placée auprès des forces de police ou de gendarmerie. En 2017, l’accueil de jour Artemisia (porté par le Planning familial) a accueilli 143 enfants qui ont accompagné leur mère dans ce centre. Des chiffres loin d’être exhaustifs puisqu’ils ne concernent que ces deux dispositifs dans le département.

La présence de mineurs lors de violences conjugales aggrave la répression et alourdit la peine infligée à l’auteur

Frédéric Chevallier, procureur de la République de Blois.

« Sur environ 350 déférés devant le parquet depuis le début de l’année, un tiers sont des violences intra familiales », explique Frédéric Chevallier, procureur de la République de Blois. « On dit souvent que les magistrats, la police, la gendarmerie sont nuls, mais le législateur a mis longtemps à reconnaître le délit… » souffle-t-il. Il a en effet fallu attendre la loi du 4 avril 2006 pour que les violences conjugales soit systématiquement un délit, et non plus, en cas d’interruption temporaire de travail (ITT) de moins de 8 jours, une simple contravention. Si l’ITT dépassait 8 jours, c’était considéré comme un délit. Dans le département, la mise en place d’un téléphone « grave danger » (TGD), géolocalisable et confié aux femmes qui en auraient fait la demande, lancé début 2016 a notamment permis à une douzaine de femmes d’en bénéficier. Il s’agit d’un service de téléassistance 7 jours sur 7 et 24 heures sur 24, d’appels sur une plateforme téléphonique qui évalue la situation et qui peut, le cas échéant, envoyer les forces de police ou de la gendarmerie immédiatement. Au niveau national environ 600 victimes ont pu en bénéficier, en 2016 le service de téléassistance a sollicité 222 fois la police ou la gendarmerie, permettant l’interpellation de 36 auteurs de violences et de mettre en sécurité les victimes.

Cette année, la semaine de lutte contre les violences faites aux femmes met l’accent sur les enfants : « les mineurs présents ce sont des victimes aussi » ajoute le procureur Frédéric Chevallier. « Ça aggrave la répression et alourdit la peine infligée à l’auteur des faits ».
Plus de 25 actions sont recensées dans tout le département (voir programme ici, à Blois là), auprès du grand public, des scolaires et des jeunes, des professionnels de l’Éducation nationale, de santé, des organismes dédiés à l’enfance.

F.Sabourin

En zone police dans le Loir-et-Cher, les violences conjugales sont en augmentation de 19,7 % en 2017. En zone gendarmerie : 20 %.

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