Gérard Bedu nous avait prévenus dans sa présentation du festival: ces RAMI 2018 se ramifieront dans tout Orléans. Après une première soirée consacrée à la romancière Andrée Chedid avec des textes dits par Vicky Lourenco accompagnée au piano par Vincent Viala dans la (trop) petite salle de la librairie des Temps Modernes qui refusa du monde, c’est au Cercil que les Rami proposaient deux concerts ce mardi.

Michel Schick / Adeline Salmon
Photo Patrick Nauroy
Le premier, mal intitulé “Clef de sol en résistance”, était proposé aux enfants, venus eux aussi nombreux en ces vacances scolaires, et c’est sous la forme du récit de la vie de son grand père, musicien juif tchèque qui enregistra un 78 tours en 1929, que le clarinettiste Michel Schick accompagné d’Adeline Salmon, nous fit découvrir la musique klezmer mais aussi le monde de la culture yiddish aujourd’hui disparu.
Avec des mots simples et en interrogeant pas à pas les enfants, l’intervenante bâtit le contexte historique du nazisme qui conduira à la disparition dans les camps du grand-père, alors que le musicien nous ouvrait, par de courts extraits l’émotion intacte de cette musique jouée pour toutes les occasions de la vie: du simple “dobridem” (bonjour) au festivités du mariage en passant par la révolte que l’on cache dans les cimetières, la musique klezmer a marqué par sa joie triste toute la vie d’une communauté. Dans les derniers jours de sa vie, le grand père se mit en quête de sauver de la destruction barbare ces musiques transmises souvent sans partition, restant en Tchécoslovaquie alors que sa femme trouvait refuge en France, il disparut dans la folie meurtrière nazie.
Ce concert-conférence pour petits et grands se termina par une évocation de l’opéra pour enfants “Brundibar” interprété en 1943 par des prisonniers musiciens et des enfants du camp de Terezinstadt, et si le propos fut un peu long (mais il y a tant à dire pour instruire les enfants), cette belle initiative des RAMI offrait une belle opportunité de ramification musicale.
Gérard Poitou
Prochaine étape des RAMI, le Centre Charles Péguy, ce mercredi soir à 18 h, pour un concert lecture “Charles Péguy dans nos lignes”, autour de l’écrivain interprété par le guitariste Jean François Pauvros et le poète récitant Charles Pennequin que nous avons déjà croisés l’an dernier: un grand moment à n’en pas douter !
C’était vraiment très bien.
Merci pour cette belle initiative.