Loir-et-Cher : Stéphane Baudu (MoDem) doublure de Marc Fesneau à l’Assemblée

À la suite de la nomination du député MoDem de la 1ère circonscription de Loir-et-Cher Marc Fesneau ministre en charge des Relations avec le Parlement, son suppléant Stéphane Baudu, maire de la Chaussée-Saint-Victor, vice-président d’Agglopolys et conseiller départemental, siègera à l’Assemblée nationale à partir du mois de novembre. Mais qui est-il, cet inconnu sauf dans le Blaisois ?

Magcentre.fr Stéphane Baudu, on vous connait comme maire de La Chaussée-Saint-Victor, conseiller départemental et vice-président d’Agglopolys. Pouvez- vous vous présenter plus en détail ?

Stéphane Baudu : J’ai 53 ans et je suis Blésois de naissance. Père de deux grands enfants, j’exerçais le métier de chargé d’affaires en informatique avant de me consacrer pleinement à mes mandats, il y a une dizaine d’années. Je suis amateur de sport et en particulier de football mais aussi de nature et de voyages.

Magcentre.fr : la nomination de Marc Fesneau est-elle une surprise pour vous ?

S.B. : pas complètement. Marc Fesneau est brillant, doté d’une grande capacité de travail et d’une ouverture d’esprit appréciée. Je voyais bien la place prise par Marc à l’Assemblée et son rôle dans le partenariat avec LREM. Je me disais que nécessairement, il aurait un jour ou l’autre à assumer des responsabilités. J’ai donc anticipé cela dès lors que nous avons su que le remaniement sera plus large. D’ailleurs, Jacqueline Gourault et Marc Fesneau eux-mêmes m’ont informé, avec la prudence de rigueur, pour me dire de me tenir prêt. C’était dans les 24 heures qui ont précédé l’annonce du nouveau Gouvernement.

Magcentre.fr : c’est quoi être un député du MoDem ?

S.B. : tout d’abord, je me réjouis que notre famille politique ait deux ministres. En devant ministre de la Cohésion des territoires et des Relations avec les collectivités territoriales, Jacqueline Gourault est confortée. C’est une juste reconnaissance du travail accompli. Un député membre de notre courant de pensées est d’abord quelqu’un qui apporte une attention particulière à nos concitoyens en promouvant des valeurs d’humanisme, de proximité et de partage. C’est tout le contraire de l’idéologie. A titre personnel, je veux aussi être pragmatique. Proche des milieux économiques, je suis soucieux de la sécurité de mes concitoyens et des questions sociales comme celle du logement pour les moins favorisés. Dans ma commune par exemple, nous nous employons à nous rapprocher de la barre des 20 % malgré une superficie limitée pour construire.

Magcentre.fr : quand allez vous prendre vos nouvelles fonctions et qui vous succèdera au poste de Maire de la 3e commune par sa taille de l’agglomération blésoise ?

S.B. : au terme du délai prévu qui est d’un mois, je pourrai siéger le 16 ou le 17 novembre prochain. Pour me remplacer, je vais proposer au conseil municipal, qui se tiendra lundi 22 octobre prochain, de désigner Marie-Claude Dupou. 1ère adjointe depuis plusieurs mandats, Chausséenne enracinée, elle connait parfaitement la tâche qui incombe à un maire. Elle sera d’ailleurs d’autant plus disponible qu’elle est jeune retraitée de l’administration préfectorale. Elle remplit donc toutes les conditions pour me succéder. Marie-Claude Dupou pourrait ainsi être élue lors d’un conseil municipal extraordinaire en décembre prochain.

Magcentre.fr : vous allez continuer à suivre les dossiers de La Chaussée-Saint-Victor ?

La Chaussée-Saint-Victor : la mairie

S.B. : bien-sûr. Je reste conseiller municipal et je compte travailler en tandem avec mon successeur de la même façon que Jacqueline Gourault travaillait avec moi lorsqu’elle était sénatrice. Je resterai attentif aux projets en cours comme la construction du cours de tennis couvert, de locaux associatifs, l’audit sur l’organisation des services ou encore la mise en place du PLUI (Plan local d’urbanisme intercommunal). Même chose au conseil départemental. Je resterai en lien étroit avec Yves Georges, maire MoDem de Ménars qui va me succéder au sein de l’assemblée.

Magcentre.fr : Et l’agglomération dans tout ça dont vous êtes vice-président en charge de l’habitat, de l’aménagement et du numérique ?

S.B. : en vertu de la loi sur le cumul des mandats, je redeviens simple conseiller communautaire. Je dois d’ailleurs rencontrer Christophe Degruelle, le président d’Agglopolys pour envisager la transition et l’avenir de mes délégations alors que nous sommes à un peu plus d’une année avant la fin du mandat.

Magcentre.fr : il se dit que vous auriez pu être candidat en 2020 à la tête de l’agglomération ?

S.B. : si je suis député en avril 2020, ce n’est pas une question. Ce sont les résultats dans la ville centre qui donneront le là. Au-delà, la présidence d’Agglopolys n’est pas seulement une question politique mais de projet de territoire pour l’agglomération. Dans toutes les hypothèses, Si Christophe Degruelle a l’ambition de rester, j’aurai du mal à me porter candidat contre lui.

Magcentre.fr : quelle est votre vision des territoires alors que la fronde gronde du côté des régions, départements et communes de France ?

S.B. : le gouvernement a fait des choses positives comme le maintien des dotations et la prise en compte des intérêts des collectivités. Mais, celles-ci réclament, sans doute à juste titre, plus de reconnaissance et de lisibilité. Le Président Macron a d’ailleurs su trouver des mots justes lors de son allocution de lundi. Je ne doute pas un seul instant que Jacqueline Gourault s’acquittera de cette tâche et lèvera les inquiétudes qui sont légitimes au regard des mutations. Le monde rural en particulier a besoin d’être écouté. Il y a urgence par exemple à trouver une nouvelle organisation de l’offre de services publics.

Magcentre.fr : trouvez-vous légitime que certaines communes augmentent les impôts au moment où la taxe d’habitation est supprimée pour 80 % des ménages ?

S.B. : Les communes sont libres ou pas d’augmenter leurs impôts (à la Chaussée, ils n’ont pas bougé depuis 8 ans) en fonction de leurs projets. Mais ce qui importe à mes yeux, c’est d’assumer ces choix. Au-delà, je trouve le mouvement “Balance ton Maire” malsain car jetant la suspicion sur notre fonction au service de la collectivité. Je crois surtout que les finances des collectivités ont besoin de lisibilité et d’impôts identifiés pour qu’elles conservent une autonomie financière pour agir.

Propos recueillis par J-L. Vezon

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