La Nouvelle Calédonie votera le 4 novembre 2018 par référendum local pour ou contre son indépendance. C’est l’aboutissement d’un long cheminement souvent dramatique qui a engagé la France dans un processus de décolonisation inédit, que le monde entier regarde.
Pour comprendre l’importance et la fragilité de cet événement, remontons au 8 mai 1988. François Mitterrand est réélu Président de la République Française. Il nomme Michel Rocard premier ministre. Le règlement du dossier brûlant de la Nouvelle Calédonie est dramatiquement relancé : l’assaut quelques jours avant de la grotte d’Ouvea où des militants indépendantistes kanak retenaient en otage des gendarmes, a fait 21 morts. Dans l’urgence, Michel Rocard envoie une mission de dialogue chargée de renouer les fils du dialogue et rétablir la paix sociale. Elle réussit à ramener à Paris les 2 principaux leaders calédoniens, Jean Marie Tjibaou pour les indépendantistes et Jacques Lafleur pour les loyalistes.
Près de Michel Rocard, Jean François Merle, son ancien attaché parlementaire, est à Matignon. Voici le témoignage exceptionnel de ce proche conseiller sur cet événement historique au dénouement incertain.
Il a reçu MagCentre dans la salle Kanak du musée Hébre de Rochefort en Charente-Maritime.
Entretien Gérard Poitou et Philippe Voisin.
Conférence-débat jeudi 25 octobre à 18h,Centre international universitaire, rue Dupanloup (1er étage) à Orléans.
avec:
Jean François Merle, ancien conseiller de Michel Rocard. Il a suivi pas à pas depuis Matignon, les étapes de la réconciliation, de l’affrontement à la poignée de main.
Jean Pierre Sueur, sénateur socialiste, vice-président de la commission des lois. A ce titre, suite à une mission d’enquête en Nouvelle Calédonie, il a co-rédigé un rapport sur la préparation du referendum.
Emmanuel Kasarherou, conservateur en chef du patrimoine au musée du quai Branly. Il a dirigé de 1991 à 2011 le Centre Culturel Jean Marie Tjibaou à Nouméa. C’est un grand spécialiste de l’art Kanak.