Le remaniement du gouvernement Edouard Philippe 3, devait être annoncé mardi. Il faudra attendre encore un peu. Et sous la pression du Premier ministre, il ne devrait pas se limiter au remplacement de Gérard Collomb, revenu aux affaires à Lyon. Cinq à six ministres pourraient sortir. Les plus fréquemment cités sont Françoise Nyssen, grillée depuis longtemps à la Culture mais aussi Stéphane Travert (Agriculture) et Jacques Mézard (territoire).
Marc Fesneau (MoDem), député du Loir-et-Cher.
Ainsi Jacqueline Gourault, la loir-et-chérienne, assez transparente durant la crise Collomb, alors qu’elle est ministre auprès du ministre de l’Intérieur, pourrait aussi quitter le gouvernement.
Dans un premier temps donné à la Cohésion des territoires, Marc Fesneau, 47 ans, pourrait selon les sources bien informées à Paris, décrocher le maroquin de l’agriculture. Ce qui aurait l’avantage pour Emmanuel Macron de conjuguer un politique et un « société civile ». En effet, sa carrière, l’actuel président du groupe MoDem à l’Assemblée, l’a commencée à la Chambre d’agriculture du Loir-et-Cher. Et il a été longtemps le maire d’une petite commune rurale et agricole, Marchenoir (mars 2008, août 2017). Il se veut aussi le porte-voix de la ruralité au Palais Bourbon.
86 voix pour le perchoir
Jacqueline Gourault, Franck Piffault (à gauche), Marc Fesneau et Richard Ramos, c’était lors de la campagne de 2017.
C’est un secret de polichinelle, Marc Fesneau passe très bien auprès d’Emmanuel Macron. Il est même apprécié au sein de la majorité. Ainsi lors du vote pour le « perchoir » (la présidence de l’Assemblée), il avait obtenu 86 voix bien au-delà du contingent MoDem (42 députés). Gros bosseur, Marc Fesneau, ancien maire de Marchenoir, a débuté comme assistant de Jacqueline Gourault, au Sénat. Connu pour sa discrétion légendaire, Marc Fesneau a du se faire violence à la tête du parti centriste au Palais Bourbon. Jeudi dernier, Emmanuel Macron a rencontré François Bayrou dont Marc Fesneau passe pour un des hommes clé. En nommant le député du Loir-et-Cher qui ferait figure de « nouveau » pour les Français, à un ministère important, Emmanuel Macron s’offrirait aussi le président du groupe MoDem, un parti parfois trublion.
Une ministre de Loir-et-Cher qui s’en va, Jacqueline Gourault, un ministre de Loir-et-Cher qui arrive, Marc Fesneau, mais à un poste plus sensible, l’alchimie politique, une des clés du remaniement serait alors respectée.
Ch.B