Lancé en 1983 par feu la Maison de la Culture d’Orléans comme vecteur de conquête de nouveaux publics à l’échelle du département du Loiret, ce camion-cinéma fut fatal à sa directrice d’alors, qui fut accusée d’ambitions démesurées et dispendieuses. Trente cinq ans plus tard et après quelques vicissitudes techniques et administratives, la région Centre Val de Loire peut aujourd’hui s’enorgueillir de disposer d’un formidable outil de diffusion de la culture cinématographique en milieu rural, en inaugurant ce samedi ce septième Cinémobile régional.
N’en déplaise à quelques mauvais augures d’alors, le premier Cinémobile a rapidement fait la preuve de son utilité en trouvant un public régulier au travers de tournées régulières sur un périmètre qui fut élargi à 46 communes du Centre-Val de Loire, avec un deuxième camion financé par la région, offrant une qualité de projection équivalente aux salles urbaines. Et c’est devenu pour chaque étape de sa tournée, un incontournable lieu de rencontre mensuelle pour les spectateurs (62.000 au total cette année, tous publics confondus, ce qui n’est pas un record…), mais aussi une ouverture à la culture cinématographique pour des jeunes qui ne connaissent souvent l’image que par Youtube ou la télé. Il y a donc aujourd’hui trois camions, gérés et programmés par l’agence Ciclic, qui tournent quotidiennement en région et il a fallu au fil du temps les remplacer et les moderniser notamment avec le passage au numérique, pour arriver aujourd’hui au lancement du numéro 7 (le Carmet 2 pour les chauffeurs), réalisé par la société Toutenkamion de Ladon, spécialisée dans la fabrication de structures mobiles, pour la modique somme d’1 million d’euros tout compris.
Il reste que le Cinémobile à sa conception, était pensé comme le fer de lance d’une action culturelle décentralisée que les Maisons de la Culture d’alors s’étaient données comme mission, pas sûr qu’aujourd’hui, la région se donne les moyens d’assurer cette mission de diffusion culturelle élargie…
GP