Il va falloir qu’il choisisse. Caroline Janvier, la députée LREM de la deuxième circonscription dit –en même temps- que sur Orléans aux municipales, « rien n’est décidé, le jeu reste ouvert ». Et en même temps, elle estime qu’Olivier Carré resté à nouveau au dessus des partis, sur France Bleu Orléans lundi matin, devra adhérer à celui du Président de la République, s’il veut le soutien de LREM. C’est clair. « Dans une ville comme Orléans, dans une métropole, nous souhaitons soutenir un candidat d’en Marche, » quelqu’un qui « affiche un soutien clair à la majorité », a t-elle affirmé, lors d’un point presse de rentrée. Et Orléans une ville qui a voté Emmanuel Macron à la Présidentielle dans un département du Loiret qui a envoyé trois députés de la majorité à l’Assemblée, “est une ville importante” à ces élections. Autrement dit à faire tomber dans l’escarcelle présidentielle aux municipales.
Caroline Janvier (LREM-Loiret).
Et si l’on en croit les positions de Caroline Janvier sur les priorités d’un programme municipal et métropolitain, le maire sortant n’en prend pas le chemin. « La priorité ce ne sont pas forcément les grands équipements”, dit la députée » , entendez le projet CoMet. Pour elle, c’est Orléans à hauteur d’homme (ou de femme) qui doit prévaloir dans le projet que concoctent ses amis, « un vrai travail de fond ». Le quotidien ce sont par exemple les transports, “une politique qui n’est pas satisfaisante”, elle est pour la gratuité. C’est aussi la politique culturelle , « à qui est-elle destinée? » demande t-elle, et encore la question de l’accès au soins qui demande selon elle une meilleure organisation « du temps médical », avec « moins de taches administratives ». Le quotidien pour les marcheurs qu’elle dit « très impliqués » dans la préparation d’un programme, c’est aussi le vélo et une ville adaptée à sa pratique, pas comme aujourd’hui.
Elle a voté Barbara Pompili
Caroline Janvier à l’écoute des Orléanais et positionnée sur des sujets du quotidiens ne se sent-elle pas plus proche d’autres candidats déclarés ou potentiels comme Jean-Philippe Grand (EELV) ou Philippe Rabier ? Elle ne le nie pas, et d’ailleurs sur des enjeux plus nationaux, elle ne cache pas avoir voté pour Barbara Pompili l’ancienne secrétaire d’Etat à la biodiversité de François Hollande, lors du scrutin pour le perchoir à Tours. Sa fibre écolo s’est encore renforcée cet été avec les épisodes de canicule, de sécheresse et de cyclones en cours. Cette transparence ne va pas jusqu’à livrer son choix pour la présidence du groupe LREM à l’Assemblée en remplacement de Richard Ferrand qui se jouera ce mardi. Mais elle ne cache pas qu’une femme ferait bien l’affaire. « A compétence égale, je vote pour une femme ». Et, contrairement encore au maire d’Orléans, elle vote aussi des deux mains pour une ligne ferroviaire entre Orléans et Châteauneuf. Comme quoi les marcheurs savent aussi faire la différence sur les rails.
Ch.B
“Ni godillot ni frondeur”
Caroline Janvier fait-elle partie de ces « godillots » qui marchent derrière le chef, contre vents et marée? Alors il est vrai que l’archétype du godillot fait plutôt penser à Alain Peyrefitte (ministre de l’information sous De Gaulle et l’ORTF) et ses grandes oreilles qui n’entendaient que la voix de son maître ou d’un Couve de Murville, tellement raide comme un manche à balai, à force d’avaler des couleuvres.
Convenons que cette jeune députée n’a pas ce physique de l’emploi. Reste qu’elle a toujours voté dans le sens de sa majorité. « Ni godillot, ni frondeur », répond, bien dans ses baskets, Caroline Janvier qui estime que c’est une forme de “loyauté, de solidarité vis-à-vis d’un groupe, d’un collectif”. On la surprend quand même, tout en regrettant que « les petites phrases d’Emmanuel Macron », montées en épingle, « cachent notre travail », dire qu’en l’occurrence, celle sur le maraîcher invité à traverser la rue pour trouver du travail, « c’était maladroit ». Bigre!
Avancées sur le handicap
Pour le reste la député du Loiret travaille beaucoup et elle décline avec conviction (“en un an on a appris à faire de la politique”, dit-elle de ces nouveaux élus comme elle, issus de la “société civile”) ses priorités et ses avancées. Avancée sur l’un de ses combats qui la renvoie aux convictions qu’elle portait avant d’être députée: le handidap. Dans la loi PACTE (sur les entreprises) elle s’est battue pour un amendement sur le “label handicap” qui sera attribué aux entreprises, qui par exemple dépasseront le seul des 6% de salariés handicapés, ou auront au mieux adapté leur locaux, les postes de travail…Dans cette “société inclusive”, les entreprises labellisées pourraient bénéficier d’un plus dans les appels d’offre.
Autre progrès enregistré dans la loi EGAlim sur l’alimentation, Caroline Janvier met l’accent sur le seuil de 50% de produits bio ou en circuit courts dans la restauration collective, lycées, casernes, hôpitaux…Enfin, sur la loi de bioéthique, la députée du Loiret vice-présidente de la mission d’information, milite clairement pour l’extension de la PMA aux couples de femmes et aux femmes seules, en espérant que lors du débat début 2019 au Parlement, on ne parle pas uniquement de la PMA, avec si possible des échanges pacifiés.