Ça commence comme n’importe quel film des années rock avec vieilles voitures qui déambulent la nuit, dans une petite ville perdue des États Unis, mais très vite le film nous montre l’envers du décor: le machisme et le sexisme dominant à l’égard des adolescentes américaines dans la culture Rock n’ roll. Ce n’est pas une banlieue contemporaine, mais la comparaison est évidente, sur le sort fait aux filles dès qu’elles ont l’outrecuidance de vouloir exister !
Et puis pourquoi là, pour quoi à ce moment là, un groupe de filles décident de ne plus accepter l’inacceptable et de rendre “coup pour coup”.
Alors l’exhibition du bonheur américain prend le gout acide de la révolte. Bien avant le rêve hippie, elles décident même de s’installer en communauté pour vivre ensemble un projet collectif qui s’inscrit radicalement à contre courant du discours anti-communiste ambiant.
Vient enfin la tentation de la violence, et on ne peut alors s’empêcher de penser à Valérie Solanas, auteure du pamphlet féministe “Scum Manifesto”, qui tira, en 1968, plusieurs balles de revolver sur Andy Warhol parce que celui-ci n’avait pas tenu ses engagements à son égard.
Tout est décrit et interprété avec justesse et finesse, aussi bien les conflits internes au groupe que le rôle de la “leader”, subtil personnage entre douceur et détermination…
Un film riche sur la beauté de la révolte qui ne peut que faire écho aujourd’hui !
Et n’oublions pas que les États Unis reste le pays où il se pratique aujourd’hui, le plus d’IVG de mineurs, faute d’éducation sexuelle et de contraception…
A ne pas manquer.
Gérard Poitou
– Un film de Laurent Cantet (2h23mn)
Aux Carmes à Orléans, aux Lobis à Blois et au studio à Tours
Bande annonce: http://www.allocine.fr/video/player_gen_cmedia=19443121&cfilm=201045.html