Territoires, c’est le nom du mouvement que lance l’ancien ministre de la Défense centriste et président de l’ARF (Association des régions de France). Son objectif : construire un projet politique à partir d’une plateforme participative. Il était à Vendôme le 21 juin dernier pour présenter sa démarche au côté de Maurice Leroy.
Hervé Morin s’inquiète de la recentralisation du pouvoir.
Dans un contexte de morcellement, voire de crise de la droite et du centre tiraillés entre opposition et soutien à Emmanuel Macron et les rivalités incessantes entre leurs leaders, Hervé Morin a clairement décidé de revenir sur le terrain des idées et d’utiliser l’outil du moment à savoir le web.
« Territoires n’est pas un nouveau parti politique mais une plateforme participative sur Internet. L’objectif est de reconstruire un projet politique, de bâtir un pacte décentralisateur girondin dans un pays qui revient au jacobinisme. La parole politique a besoin de se régénérer et de se reconnecter avec celle des citoyens » a déclaré Hervé Morin devant un auditoire captif.
Le président de la Région Normandie a longuement détaillé la nécessité pour notre pays de se donner les capacités de créer un nouveau modèle de société plus conforme aux attentes de nos concitoyens. Développement économique, mobilités, allongement de la vie, solidarités, construction européenne, santé, cohésion sociale : Hervé Morin a illustré avec force exemples sa démarche.
« Dans une société complexe comme la nôtre, il faut des solutions individuelles et nous devons mettre en œuvre le principe de subsidiarité. Il faut faire confiance aux collectivités et aux territoires qui savent innover, expérimenter et être agiles “ a insisté le président de l’Association des régions de France.
Clairement visée, la politique d’Emmanuel Macron a fait l’objet de critiques sur plusieurs sujets comme l’abaissement de la vitesse à 80 km/h (« une affaire politique, un truc clivant pour se démarquer ») ou la réforme de l’apprentissage.
À l’instar de François Bonneau, président de la région Centre-Val de Loire, Hervé Morin a ainsi dénoncé une nouvelle fois la future loi qui mettra en péril les CFA des zones rurales : « Le modèle proposé est maboule. Il repose sur l’économie de marché ; l’apprentissage sera soumis à la loi de l’offre et de la demande sans tenir compte des besoins des bassins d’emploi et des coûts qui sont variables d’une formation à une autre ».
On retiendra aussi quelques petites phrases qui ont fait la joie du public comme celle sur Emmanuel Macron suspecté d’être « entré dans un schéma d’égotisme et de passion de lui-même ».
Appel aux contributions
La soirée s’est conclue par un appel aux contributions qui devraient être nombreuses à en juger par le nombre de questions et positions exprimées lors d’un débat où le Président de la région Normandie a clairement montré qu’il faudra bien compter avec lui dans les moins qui viennent. « Après le projet, viendra le temps politique » a-t-il d’ailleurs déclaré en faisant le pari que les Français finiront pas rejeter le centralisme d’un État omniprésent.
JLV
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