Ah… ! Le joli ruban de goudron que voilà ! C’est un fait, enquiller le virage de la Loire à vélo au bout du pont François-Mitterrand à Blois relevait parfois d’une entrée sur un secteur pavé du Paris-Roubaix : prudence était mère de sûreté. Mais enfin, ça avait son petit côté sauvage et aventureux, ce chemin blanc, comme la Loire elle-même, paraît-il. Au lieu de ça, depuis quelques jours, les travaux ont laissé la place à un revêtement en ciment dans le virage, et un beau ruban de goudron pour l’accès sur la pente.
Après, on nous en fera des caisses quand il pleut fort – comme ces dernières semaines – et que le ruissellement des eaux de pluie fait gonfler les petits ruisseaux, puis les grandes rivières, puis les fleuves, inondant au passage les habitations, caves, routes, etc. On entendra sur les antennes et se répandront sur les réseaux sociaux les sourciers aux bonnes idées qui diront : « Mais enfin c’est vrai quoi ! On bétonne trop ! On goudronne à tout va ! Pas étonnant après ça que la terre ne boive plus ! ». Certes, vous allez me dire que je chipote pour 25 mètres de goudron, ce n’est finalement pas la mer à boire. Vous avez raison. Ce n’est pas comme si la Loire et ses abords étaient classés « patrimoine mondial de l’UNESCO »…
Bernard Inno