Le Conseil Économique, social et environnemental régional de Centre-Val de Loire (CESER) s’empare de sa première saisine citoyenne, sur la situation des hôpitaux publics. Elle fait suite à une pétition de plus de 14.000 signatures de la part de citoyens sur le sujet. C’est une première pour le CESER de la région et une première en France.
Éric Chevée président du CESER, et le vice-président Dominique Sacher, délégué à la santé.
Châteaudun, Le Blanc, Blois, Bourges et dans une certaine mesure Dreux. Le nom de ces villes évoque forcément quelque chose pour leurs habitants, quand ils doivent se soigner notamment en urgence dans les hôpitaux. Compliqué, c’est le moins que l’on puisse dire… « La santé est la première préoccupation des habitants de la région Centre-Val de Loire, avant l’emploi même, c’est dire ! », lance Éric Chevée, le président du CESER. « Les premiers à nous avoir saisi c’est la CGT. Puis le collectif CiTLab au sujet d’un CHU à Orléans, mais leur pétition n’a pas atteint les 4.000 signatures, le minimum fixé pour une saisine, cela dit leur pétition vient s’ajouter aux autres ».
Une première pour le CESER ; une première en France
Deux actualités poussent le CESER à provoquer cette saisine : l’une est régionale donc, avec la situation des services d’urgence des hôpitaux publics dans les villes citées précédemment. L’autre est nationale, et elle est double. La création du groupe des 26 sur l’avenir de l’hôpital public, avec des directeurs d’hôpitaux et des praticiens hospitaliers : « changer la vie à l’hôpital ». et le Haut conseil pour l’assurance maladie, qui interpelle notamment sur une évolution possible des MSP (Maisons de santé pluridisciplinaires) en petits hôpitaux de proximité (550 préconisés).
Épaulé par Dominique Sacher, vice-président du CESER délégué à la santé, Éric Chevée a souhaité un planning resserré afin d’être en mesure de produire des recommandations pour décembre 2018. D’ici là ils auditionneront les pétitionnaires – ça commence le 15 juin avec les pétitionnaires de la CGT et Anne Leclercq, vice-présidente du Conseil régional déléguée aux formations sanitaires et sociales et à la santé – puis début juillet ils auditionneront le docteur Jean-Paul Briand du collectif CiTLab ; la député du Loiret Stéphanie Rist, médecin, et copilote du Plan Santé de la ministre Agnès Buzyn ; la directrice de l’ARS (Agence régionale de santé) Anne Bouygard. « Nous auditionneront aussi des gens sur le terrain, des collectifs de patients, des associations, des syndicats de personnels hospitaliers, des directeurs d’hôpitaux, le doyen de la faculté de médecine de Tours Patrice Diot, des représentant des étudiants en médecine, etc. », précise encore Éric Chevée.
Se pose comme souvent la question de l’utilité de ces travaux d’une instance consultative qu’Emmanuel Macron souhaite réformer la faisant évoluer vers « une chambre du futur » : « Nos travaux ne sont jamais pris en compte sur le moment, mais dans la durée », indique Éric Chevée en citant l’exemple du SRADDET (1). Dans le cas présent des préoccupations en matière de santé et d’hôpitaux publics des habitants de Centre-Val de Loire, il semble acquis qu’il ne va pas trop falloir que cela dure pourtant…
F.Sabourin
(1) Schéma régional d’aménagement, de développement durable et d’égalité des territoires.