Il y a trois ans, le centre d’impression de la République du Centre à Saran, arrétait ses rotatives. Les salariés du quotidien qui s’étaient mobilisés et battus contre cet arrêt de l’impression de leur journal, racheté en 2010 par Centre-France/La montagne, seront ravis d’apprendre que le parking et les abords de leur outil de production, le siège historique du quotidien, a été transformé en camping sauvage. Une reconversion pour le moins inattendue.
Un camping très fréquenté.
le démantèlement de la rotative est en cours.
La rue de la Halte est devenue une impasse et plutôt que de laisser cet ancien site industriel inoccupé, des campeurs y ont installé leurs caravanes et organisent des barbecues en cette belle saison. Il faut croire que la direction de Centre-France n’avait pas jugé judicieux d’installer une surveillance à minima dans ces locaux désaffectés et mis en vente, où ouvriers du livre, administratifs et journalistes ont travaillé dur pour faire sortir toute les nuits un journal. En revanche il semble que les locaux eux-même soient protégés de toute intrusion intempestive.
Une “installation” de rotative
Une nouvelle occupation spontanée des abords donc trois ans plus tard, mais pas seulement: elle est en effet complétée par une exposition derrière le portail (d’où partaient les journaux imprimés vers les lecteurs du Loiret), de la rotative désossée. Une “installation” d’art contemporain qui n’est pour l’instant pas été signalée dans l’agenda culturel de la ville de Saran. En fait, la société Legrand qui a racheté la rotative pour l’euro symbolique est en train, tout à fait officiellement cette fois, de désosser le monstre, qui pèse plusieurs tonnes.
Dans les années 1980, l’ancien maire communiste et emblématique de Saran, Michel Guérin, avait pesté en termes pas vraiment politiquement corrects contre l’installation de gens du voyage sur l’ancien aérodrome de Saran. Les choses changent aussi en mairie de Saran puisque, sans doute motivée par le “social” de cette installation de personnes sans domicile fixe, celle-ci n’a pas semble t-il, fait l’objet de réticence municipale.
A moins qu’il ne s’agisse d’une ébauche sur un nouveau site du nord de l’agglomération, de la nouvelle Auberge de jeunesse de la métropole, déménagée provisoirement du stade de la Source dans l’ancienne Maison de retraite des Ombrages.
Ch.B