Une quarantaine de militants et sympathisants régionaux, ont participé vendredi place du Martroi à Orléans à un échange sur le thème “métropole et ruralité” avec l’Etat-Major national et régional du Modem. Vice-ministre de l’Intérieur, Jacqueline Gourault présidait cette réunion avec les deux députés du Centre-Val de Loire, Marc Fesneau, président du groupe à l’Assemblée nationale et Richard Ramos, député du Loiret.
L’tat major régional du MoDem autour de Jacqueline Gourault, Franck Piffault (à gauche), Marc Fesneau et Richard Ramos, porte-parole pour le Loiret.
Il ne manquait que la troisième élue nationale, la députée du Cher Nadia Essayan, la seule de son groupe à avoir voté contre le projet de loi asile-immigration, défendu par le Ministre de l’Intérieur, Gérard Collomb, et aussi par Jacqueline Gourault. Laquelle est d’ailleurs montée sur ses grands chevaux, lors d’une séance de nuit, aiguillonnée par les attaques de la droite, et dont la vidéo qui montre sa colère, a fait le tour du net.
Alors, punie la députée “frondeuse” du MoDem, privée de débat régional à Orléans? “Pas du tout”, s’est défendu Marc Fesneau le Président du groupe et député du Lolr-et-Cher, expliquant qu’à la même heure, Nadia Essayan avait une réunion publique à Vierzon (Cher). Quant à sa position par rapport à la loi, il a ajouté, “quand on ne dit rien on est des godillots ,quand on dit quelque chose on est des frondeurs… Elle a une histoire personnelle. Elle est elle même passée par des camps de réfugiés. Je n’enrégimente pas les gens lorsqu’ils ont une histoire personnelle. Elle a un vécu, elle est franco-palestinienne”.
Les “mensonges” de Mme Gourault selon Guillaume Peltier
Jacqueline Gourault, vice-ministre de l’Intérieur.
Jacqueline Gourault et Marc Fesneau ont ensuite été interrogés lors d’un point presse informel à l’issue de la réunion, sur les déclarations de Guillaume Peltier, député LR du Loir-et-Cher et patron du groupe UDC à la Région, à la Nouvelle République qui a affirmé que “ce gouvernement est un gouvernement de menteurs et en particulier Mme Gourault“, à propos des dotations de l’Etat, qui selon lui sont en baisse pour 22 000 communes. Réponse cinglante de Jacqueline Gourault, “M. Peltier n’a pas été suffisamment longtemps maire pour comprendre comment fonctionne la DGF (Dotation Globale de Fonctionnement). C’est son problème. Car il saurait autrement que tous les ans le même phénomène s’applique. Il existe une DGF de base, forfaitaire et puis à côté la péréquation. Celle-ci, sans entrer dans le détail, est fonction du nombre d’habitants, si la commune a changé d’interco, est en zone zone rurale ou urbaine…Là où Guillaume Peltier essaie de travestir la vérité, c’est que pour la première fois, il y a une vraie rupture, l’enveloppe globale de la DGF est la même que celle de l’an dernier. En fait, il y a 53% des communes dont la DGF augmente et pour les autres la DGF est stable. Nous ne mentons pas, nous connaissons nous, le fonctionnement des collectivités locales.”
Peltier le défenseur de Fillon
Une quarantaine de militants du MoDem à l’écoute.
Pour Marc Fesneau, “il faut aussi avoir de la mémoire. Il me semble qu’à la Présidentielle M. Peltier soutenait un candidat qui voulait supprimer 500 000 postes de fonctionnaires et qui se proposait de prélever 20 milliards aux collectivités, puis qui s’est ravisé et qui a fini à 12 milliards. Heureusement que l’on a évité ça…Car nous aurions eu une baisse sévère de la DGF et une baisse des fonds communautaires et les communes auraient perdu pour le coup par poignée des écoles et des services publics. Il faut avoir de la cohérence. On ne peut pas défendre un candidat à la Présidentielle et ensuite avoir une position qui est l’exact contraire de la politique que celui-ci souhaitait voir mise en oeuvre.”.
Pour ce qui est la Nouvelle-Calédonie qui votera en novembre sur son indépendance, Mme Gourault qui a été chargée de la Corse, n’héritera pas de cet autre épineux dossier, “ce sera le Premier ministre en direct”, a t-elle indiqué. Quant à la loi sur la révision de la Constitution, pour le Modem et Marc Fesneau, elle ne se limitera pas à une discussion sur le pourcentage de proportionnelle, dont on sait qu’il fait débat entre Emmanuel Macron et François Bayrou.
Quant aux élections à venir, Européennes en 2019 et municipales en 2020, il n’en n’a pas été question lors de cette réunion à laquelle la presse n’était pourtant pas conviée. “II ne faut pas confondre vitesse et précipitation”, a seulement précisé Marc Fesneau, sans écarter l’idée d’une liste commune avec la majorité macroniste de LREM, au moins aux Européennes. A vrai dire on s’en doutait un peu…
Ch.B