La semaine passée, réagissant à une information d’un riverain, Magcentre rendait compte d’un débordement de la mosquée de la rue de Limare à Orléans où une dizaine de fidèles musulmans ne trouvant pas de place à l’intérieur étalèrent quelques cartons pour prier dans la rue, contrevenant ainsi évidemment à la loi républicaine.
La mosquée de la rue de Limare
Comme les sept plaies de l’Egypte, cet incident venait s’ajouter aux problèmes régulièrement dénoncés du quartier des Carmes, en cours de rénovation, avec le trafic de stupéfiants, les incivilités récurrentes, la délinquance et autre insécurité permanente ressentie par ses habitants. Et ô surprise, Magcentre a visiblement de fidèles lecteurs dans la presse parisienne puisque dès le lendemain, le journal plutôt connoté à droite, Valeurs Actuelles s’empressait de reprendre l’information publiée par Magcentre pour cette fois dresser à la grosse louche un tableau de l’islamisation envahissante d’un quartier abandonné par la ville, Valeurs Actuelles établissant comme à son habitude, un lien entre islam et délinquance urbaine
(https://www.valeursactuelles.com/societe/orleans-les-prieres-de-rue-encadrees-par-la-police-94846 )…
Capture d’écran RT
Et gâteau sous la cerise, nos “confrères” de la chaîne de télévision Russia Today (RT), chaine d’information francophone financée par le gouvernement russe pour contrebalancer les mensonges des médias français, expédiait dès le vendredi suivant une équipe de reportage dans la jungle des Carmes pour filmer l’invasion (https://www.youtube.com/watch?v=bkwlr-PlbVE) . Si l’on peut s’interroger sur les motivations de cette chaîne russe pour ce sujet d’importance, force est de constater que l’équipe ne trouva sur place, en plus des cinq policiers municipaux délégués pour l’occasion, qu’un écriteau sur la porte de la mosquée rappelant qu’il est formellement interdit de prier dans la rue, et un imam quelque peu surpris de la soudaine notoriété de son lieu de prière devenu trop étroit pour accueillir les fidèles du centre ville d’Orléans qui par définition n’habitent pas tous le quartier de la Source avec sa rutilante mosquée ou à l’Argonne qui dispose aussi d’un lieu de prière de bonne tenue.
Au delà de cette caricature d’un soi-disant communautarisme aussitôt associé à la délinquance, ce samedi après midi, on pouvait aussi assister sur le parvis de l’église Saint Aignan à un spectacle de prières que les organisateurs, catholiques cette fois, jugèrent bon d’amplifier par une sono sur la place, sans que cela semble particulièrement émouvoir les passants. Il serait temps dans cette surenchère à la laïcité républicaine, de ne pas transformer ces débordements oratoires, certes interdits, en objet de crispation identitaire autour d’un acte qui ne constitue pas encore un délit: prier !
GP