Ce mardi, de 10h à 17h, les 18 505 étudiants de l’Université d’Orléans sont appelés à voter pour leurs représentants au conseil d’administration ainsi qu’aux commissions de la vie universitaire et de la recherche. Des élections importantes qui peinent pourtant à mobiliser, malgré les efforts des différentes listes candidates.
En 2014, à l’université d’Orléans, ils étaient 18,6% à voter pour leurs représentants. Deux ans plus tard, ce nombre baisse drastiquement pour tomber à 9,3%. Les étudiants sont de moins en moins nombreux à faire l’effort de se déplacer et à prendre le temps de choisir une liste candidate. Est-ce un signe de plus du désintérêt des Français pour la politique ?
Pour les différents syndicats et fédérations de l’université, la réponse est plutôt à chercher du côté de l’organisation du scrutin et du manque d’informations sur le rôle des étudiants élus. Ô Campus, nouvelle fédération à Orléans, regrette cette méconnaissance : « Nous avons la chance de pouvoir avoir des étudiants dans les conseils, mais tous les étudiants n’arrivent pas à voir ce que ces élus peuvent apporter. C’est ça que nous essayons d’expliquer aux étudiants ».
Et pour cela, les candidats doivent sortir de la zone de confort des réseaux sociaux. « Le simple envoi de mail par la fac ne suffit pas » constate le syndicat Unef (Union nationale des étudiants de France), qui explique que le taux de participation très bas est malheureusement dans la moyenne française. Chacune des huit listes candidates essaie d’affiner sa communication, en affichant ses propositions sur les panneaux d’affichages, en débattant à Radio Campus et surtout en allant à la rencontre des étudiants dans les différents UFR. Cette mobilisation paiera-t-elle aujourd’hui ? Pas sûr répond l’Unef. « Nous pouvons craindre une baisse de la participation cette année, du fait du choix de l’université de réduire la plage horaire et le nombre de jours de vote ».
Sur ce point, les différents candidats semblent s’accorder : l’organisation de l’université pour ces élections n’est pas au point. « La bureaucratie n’arrange pas les choses », confirme le syndicat de l’UNI (Union nationale inter-universitaire). Même son de cloche chez Solidaires étudiant-e-s Orléans, qui note cependant un point positif dans la campagne 2018 : « Cette année, contrairement aux autres, nous avons remarqué qu’il y avait plus de débats politiques à l’université sur des sujets de société. C’est ce genre d’initiative qui permet à tous les étudiants de se former une opinion politique et donc de participer aux élections de l’université ».
La situation particulière de l’université d’Orléans
Un débat sur Radio Campus.
Il faut dire que cette année, entre les réformes nationales envisagées et la situation particulière de l’université d’Orléans (qui fait face à une dette de plus de 12 millions d’euros), les débats pour préserver les formations et améliorer la qualité de la vie étudiante sont plus que nécessaire. Le slalom entre problèmes nationaux et enjeux locaux est d’ailleurs visibles dans les programmes des différents candidats.
La liste de l’UNI, appelée « Des études pour un emploi » fait de la professionnalisation des cursus son cheval de bataille au niveau national, tout en demandant une meilleure maîtrise du budget localement, en ce qui concerne les festivals et le financement des associations jugées communautaires. L’entrée en jeu de la liste candidate EMF à Orléans(Étudiants musulmans de France) semble aussi leur poser problème.
Autre syndicat national emblématique, l’Unef se focalise principalement sur le libre accès à l’université et l’opposition à la suppression des rattrapages, mesures phares voulues par le gouvernement. Concernant l’université d’Orléans, l’opposition à la suppression d’heures de cours ou au projet Madeleine est aussi revendiquée.
Face à ces deux mastodontes très politisés, d’autres formations, comme Ô Campus, misent tout sur la vie étudiante locale. Et demandent des améliorations concrètes pour la vie quotidienne des étudiants, comme un accès à leur planning d’examen plus tôt dans l’année, de nouvelles prises de courant dans les amphis, ainsi qu’une amélioration de la wifi.
En tout cas, tous promettent une chose : leur présence au sein des instances de l’université ne sera pas symbolique, ils se battront pour que leurs programmes soient appliqués.
Le reste se joue désormais entre les mains des étudiants orléanais. Alors aujourd’hui, comme le dit le responsable de l’UNI Orléans, « il faut que chacun prenne conscience de l’importance d’aller s’exprimer ».
V.M
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Quel rôle pour les représentants des étudiants
Élus pour deux ans, les représentants des étudiants doivent présenter une liste avec plusieurs candidats pour chaque conseil et commission brigués. A l’université d’Orléans, 26 sièges sont partagés entre les trois instances où les étudiants ont leur mot à dire : 6 sièges au conseil d’administration, qui gère le budget et le contrat d’établissement ; 16 sièges pour la commission de la formation et de la vie universitaire (CFVU) qui répartit le budget pour la formation et la vie du campus, tout en décidant des règles liées aux examens ; et enfin 4 sièges à la commission de la recherche, qui décide de l’argent consacré à la recherche et détermine les règles de fonctionnement des labos. A noter que pour ces 4 derniers sièges, seuls des doctorants peuvent être élus.