C’est par un magnifique programme consacré à Jean-Sébastien Bach que l’ensemble de musique baroque Les Folies Françoises a fêté, ce dimanche après-midi , à la salle de l’Institut, les dix ans de son implantation à Orléans.

Les Folies Françoises à l’Institut. JDB
Place, pour le plus grand bonheur des mélomanes, à la Suite n°2 en si mineur où le flûtiste Jocelyn Daubigney offre, au traverso, un chant de la plus belle eau donnant de l’âme à la mélodie et au son suspendu . Voici une évidente beauté qui réside dans le pure minimalisme d’effet.
Harmonieuse homogénéité, vive sensibilité
D’une harmonieuse homogénéité et d’une fine architecture follement ouvragée dans les extraits de l’Offrande musicale au timbre moiré, souverain dans le Cinquième Concerto brandebourgeois, œuvre tout en élan pudique bondissant aux belles couleurs et aux doux contrastes, Les Folies Françoises de Patrick Cohën Akénine brillent également dans le Concerto en ré mineur pour clavecin et cordes où la claveciniste Béatrice Martin fait merveille.
Grande pédagogue, soliste inspirée, celle qui enseigne entre autres à la Juilliard School de New York, fait ici montre d’un jeu à nul autre pareil, délicat assaut de légèreté virtuose et de sonorité profonde et inouïe. Comme par magie, le murmure de l’orgue semble se faire entendre. Cela vient du cœur de l’instrument, c’est troublant et prenant, relevant d’une science et d’un art inspirés. Deux rappels concluront ce très beau programme, impressionnant et au long cours, l’Ouverture de la Cantate 209, et la Badinerie.
Un constant souci d’ouverture
A l’issue de ce concert anniversaire, lors d’une réception donnée à l’Hotel Groslot d’Orléans, Philippe Barbier, adjoint au maire chargé de la musique et représentant le maire, à manifesté l’attachement de la ville à cet ensemble et rendu hommage à son “excellence musicale, sa générosité , son humilité et à sa belle manière de contribuer au rayonnement national et international qu’il apporte à Orléans”.

Jocelyn Daubigney au traverso. JDB.
Souriant lors des présentations des pièces lors du concert dont il donne codes et clés d’écoute avec bonheur, Patrick Cohen Akénine, remerciant chacun, ville patrimoniale, acteurs culturels et sociaux ainsi que public fidèle, évoquera cette fois certains de ses projets marquants.
Le Orléans Bach Festival, manifestation d’une association désormais présidée par Eric Valette, se déroulera ainsi en octobre et l’on pourra notamment y entendre l’accordéoniste Elodie Soulard dans un programme Bach, Bério et Franck. Patrick Cohën Akenine: “Nous avons déjà joué ensemble et elle m’a ému. Dès qu’elle joue c’est un monde qui s’ouvre, Cette jeune artiste est juste incroyable et le fait de l’inviter veut aussi signifier que la musique baroque sait s’ouvrir aux nouvelles générations et aux autres musiques”.
Le dialogue souriant avec le public
L’autre grand projet des Folies est aussi la création de l’opéra-ballet “L’Europe galante”, d’André Campra, à Potsdam, du 20 au 23 juin prochains. Patrick Cohën Akénine: “Le thème de cette oeuvre est amusant car il exprime comment l’amour s’évoque dans différents pays, à savoir la France, l’Italie, l’Espagne et la Turquie. Mondanité, jalousie, défense de son honneur, goût de la conquête multiple sont ici à la page. Tout cela se veut très léger, fait appel à des danseurs et sera donné au château de Frédéric II, dans son Palais de Sanssouci. Le metteur en scène tient à créer ici une fête pleine de surprise et, ce qui me plait, est qu’il engage un dialogue avec le public pris à parti. Tout cela se déroulera avec un bel esprit de spontanéité et ce souffle de l’improvisation toutefois très élaborée”.
Jean-Dominique Burtin.
A noter: Sortie de l’album “Portraits croisés” chez NoMadMusic en juin 2018.
Les Folies Françoises sortiront leur prochain CD en juin 2018 autour des œuvres de François Couperin à l’occasion du 250ème anniversaire de sa naissance.
Cet enregistrement a été réalisé en novembre 2017 à l’Abbaye Royale de Fontevraud.
En savoir plus: www.foliesfrançoises.fr