Après Benjamin Vételé, adjoint au maire de Blois en charge de l’enfance, jeunesse, affaires scolaires et vie étudiante, c’est au tour de Pascal Usseglio, ex-conseiller municipal d’opposition de Vendôme et actuel conseiller régional Centre-Val de Loire de quitter le navire PS pour Génération-s.
Pascal Usseglio, ça n’est pas non plus n’importe qui dans le département : c’est ni plus ni moins que l’ex premier secrétaire fédéral, qui a précédé Frédéric Orain, qui doit commencer à se sentir bien seul…
C’est naturellement à ses 2491 “amis Facebook” que l’ex premier fédéral a fait part de sa décision : “Une page se tourne, je quitte le Parti Socialiste et rejoins Génération.s. Il y a 23 ans, le FN gagnait la Mairie de Toulon, face à la peste brune, le jeune étudiant syndicaliste que j’étais a fait le choix de s’engager politiquement. Pour moi, c’était le PS comme une évidence transmise par l’attachement à la figure de Mitterrand et aux paroles de Jaurès”, annonce-t-il avec un certain lyrisme. “J’ai attendu le congrès du PS en espérant un sursaut mais aucun des textes proposés au vote ne contenait pour moi les graines d’un nouvel avenir ou d’une capacité à proposer une réponse, une espérance aux attentes d’aujourd’hui et de nos concitoyens. Le monde a profondément changé et notre aventure commune s’est fracassée sur les ambiguïtés d’un quinquennat incompréhensible par nos électeurs et sur une incapacité à penser les grandes transformations à l’œuvre” poursuit-il. “Est ce que je suis sur de mon choix… bien sûr que non mais je n’arrive pas à rester immobile dans un monde qui bouge voir qui tremble. Donc, je rejoins Génération.s”.
Frédéric Orain a réagi avec un communiqué du PS local : “Comme j’ai pu aussi le dire à Benjamin je suis certain que nous nous retrouverons tous dans une maison commune car nous avons les mêmes valeurs. La division actuelle de la gauche nuit à tous. Je conçois que l’on ne puisse plus croire au PS comme source d’unité de cette gauche (même si historiquement il l’a toujours été). (…) J’ai une grande sympathie pour le mouvement Génération.s Pour moi c’est un laboratoire d’idées de gauche important mais je ne vois pas la place qu’il peut tenir en tant que parti politique. Et le fait de le voir soutenir un candidat LFI contre un candidat PS qui a organisé la campagne de Benoît Hamon me révolte. Je me sens trahi une nouvelle fois. Benoît a quitté le PS en disant que l’on n’était pas obligé de le faire. Aujourd’hui d’une certaine manière il impose un choix”.
Mais le premier secrétaire fédéral du PS appelle aussi à la “cohérence”, la clé des “mandats” : “il me paraît cohérent de quitter son mandat quand on n’est plus en cohérence avec le parti qui nous a amené là. Nous avons suffisamment ragé contre des élus qui cumulaient une “attirance” avec LREM tout en gardant un siège au acquis grâce PS par exemple. Cette décision en peut être que personnelle et Pascal reste libre de ses choix. Il ne serait pas le seul à continuer. Je conçois même qu’il ne puisse sincèrement pas voir cette contradiction. En attendant je garde la vieille maison. Et merci à ceux qui restent aussi”.
Christophe Degruelle, président d’Agglopolys et adjoint au maire de Blois en charge de la culture avait fait part de son scepticisme aux abords des élections récentes du PS, ne sachant pas pour qui voter. Marc Gricourt a lui publiquement soutenu Luc Carvounas, lequel a terminé dernier (avec 9,5 %) lors de ces élections. Il sera intéressant d’observer ce qui va désormais se passer au PS local, ou ce qu’il en reste. Car tous ces départs ne sont plus seulement le fait de crises d’ados, mais visiblement une affaire de “génération”.
F.S.