Journal Concours OCI #3
Enthousiasmante et décoiffante ronde. Simple bonheur de haut vol. C’est depuis ce vendredi après après midi que se succèdent, sur la scène de la salle de l’Institut, devant le jury présidé par la pianiste Hie-Yon Choi, les premiers des trente-deux candidats du 13eme Concours international de piano d’Orléans dont Isabella Vasilotta est la scintillante directrice artistique.

Dès les premiers instants de ce festival de récitals publics, pas question de bouder son plaisir. Chaque interprète arrive, lors de ces éliminatoires, avec à son programme dont une œuvre qu’il tient à créer , à défendre, et des pièces de différents compositeurs tels que, entre autres, Dusapin, Lenot, Scriabine, Bolcom, Messiaen et, bien entendu Debussy, compositeur de “L’intime et de l’élan de la lumière” , et de la lueur puisque le concours de cette année lui est dédié.
Virtuosité et sensibilité ébouriffantes
Parfois, certains pénètrent avec de savants artifices scientifiques et techniques dans les entrailles même de l’instrument préparé, toujours sans pour autant perdre une once de vérité. Voici que s’offre ainsi, jusqu ‘à dimanche soir, fin des épreuves éliminatoires , le souffle palpitant de musiciens livrant aux mélomanes de beaux programmes, une exigeante et lapidaire invitation à découvrir l’écriture contemporaine, radieuse procession de pièces et de découvertes intenses et contrastées.
Des mots et des notes à force de parole
Vendredi matin, c’est à l’Hôtel de Ville qu’Olivier Carré, maire de la cité , reçoit l‘équipe du festival ainsi que l’ensemble du jury, manifestant ainsi le plaisir de soutenir ce concours, l’une des “pépites” culturelles d’une ville tournée vers le rire et la création. En l’occurrence , voici un manifestation internationale qui occupe “une belle place dans l’universalité de la conscience humaine et de l’esprit français”. Un rendez-vous qui répond à l’engagement sans frontière d’une “bataille dans le champ des idées”, un concours “fécond qui suscite avec ferveur, l’adhésion de tous les arts”.
Eric Denut, nouveau Président d’Orléans Concours International tient, quant à lui , à saluer “l’investissement “et “la prise de risque” “ de la ville d ‘Orléans. Françoise Thinat, fondatrice du Concours: “Pour cette treizième édition cosmopolite, suscitant des rires de franche sympathie et de complicité, des débats anguleux, saillants et difficiles vont s’élever et permettront de donner des récompenses.”
Du sentiment par dessus tout
Pour l’histoire, à inscrire dans l’aventure du Concours, le pianiste et l’un des jurés de cette année, Toros Can, retenu en Turquie, n’arrivera que ce samedi à Orléans. Il suivra donc attentivement, sans voter, les épreuves éliminatoires jusqu’ à dimanche. Il ne donnera de la voix qu’à partir de la seconde partie du concours, à savoir celle de l’intégralité des demi-finales. En l’attendant, la présidente du jury détiendra ainsi deux voix. Pour les éliminatoires.

En conclusion: total respect pour l’organisation et pour un pianiste qui demeure, depuis 1998 et son Prix Blanche Selva, l’un des fleurons du Concours. Un dernier mot, provisoire ? Celui de Françoise Thinat, fondatrice du concours, énoncé ce vendredi à l’hôtel de ville d’Orléans et qui fait sens: « Tous les candidats qui viennent ici ont travaillé avec amour et je sais que le jury les écoutera avec amour ».
Ajoutons enfin, quant à nous, que ce concours et cette exposition sont passionnants. Un audacieux film de climats musicaux de notre temps. Une partition formidable où la tendresse, le drame et la joie , affleurent à tout bout de doigt et d’âme.
Jean-Dominique Burtin.
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