Encore deux ans, mais les coulisses bruissent déjà des préparatifs pour les élections municipales de 2020. A Orléans comme ailleurs. A droite une chose est sûre, Olivier Carré (ex-LR), maire et président de la Métropole y retournera, l’association Orléans 2020 est là pour en témoigner s’il en était besoin. Reste à savoir sous quelle bannière, soutenu par qui et avec quelle équipe. Le projet de l’équipe Carré lui, est déjà en cours de réalisation, et les grands chantiers, comme Co’Met et Citevolia, la Cité de la musique, l’ancien hôpital Madeleine, la mutualisation des services métropolitains… déborderont allègrement sur l’échéance de 2020.
Olivier Carré et son grand argentier, au premier plan, Michel Martin.
ll y a quelques semaines sortait une carte des villes de France faite par l’état-major de LREM, fortement inspirée par les équipes du Président de la République. Certains maires étaient étiquetés « macro-compatibles », Olivier Carré à Orléans en fait partie, cela n’aura échappé à personne. Pour les macronistes qui n’ont commencé à émerger qu’en 2016, dépourvus d’ancrage local, impossible d’espérer s’emparer des citadelles construites depuis des lustres par les « vieux partis “.
Nathalie Kerrien.
Cela signifie-t-il qu’Olivier Carré pourrait en même temps bénéficier de la mansuétude, voire du soutien de la mouvance pénitentielle, et en même temps repartir avec les grognards de l’équipe initiale de Serge Grouard ? Pas si simple pour le maire d’Orléans qui malgré l’éclatement de son équipe vers des horizons macronistes n’a jamais voulu basculer vers LREM comme l’y encourageait une Nathalie Kerrien, ex-UDI qui elle, l’a fait derechef. Pour Olivier Carré, le temps presse. Que feront l’UDI et Florent Montillot dont le président Jean-Christophe Lagarde soutient Jean-Pierre Door aux législatives à Montargis le 18 mars, parce qu’il le croit « juppéiste » ? Le maire d’Orléans qui déclarait vouloir renouveler la moitié de son équipe reprendra-t-il comme lieutenants les représentants de la droite dure et traditionnelle comme Olivier Geffroy, Murielle Sauvegrain, Michel Martin et même Serge Grouard qui n’a toujours pas retrouvé de job ou de mandat à sa dimension.
Un axe en train de se constituer
Emmmanuel Macron et Olivier Carré aux fêtes de Jeanne d’Arc 2016.
Qu’Olivier Carré qui entretient de bons rapports avec Emmanuel Macron se voit « protégé » de Paris d’une « agression » d’En Marche, c’est une chose. Christophe Castaner l’avait dit, pas question de présenter des listes dans les 36 000 communes, « il vaut mieux faire un diagnostic pour identifier les élus qui tiennent leurs engagements et sont susceptibles d’être épaulé par LREM ».
A Orléans et plus largement dans le Loiret, certains ne l’entendent pas de cette oreille: des macronistes et des socio-démocrates, pour faire simple des rescapés du PS qui n’ont rejoint ni en Marche ni Benoit Hamon, ainsi que des écologistes, voire des communistes, envisagent un grand arc de cercle politique à l’assaut de la mairie. « Un axe est en train de se constituer », estime un observateur de la vie politique orléanaise qui pourrait aller de certains LR constructifs et juppéistes jusqu’à, pourquoi pas, un Michel Ricoud (PC).
Des anciens du PS, des nouveaux marcheurs venus de droite
Philippe Rabier
Des acteurs de la vie politique orlénaise se sont déjà déclarés candidats à faire une liste comme Jean-Philippe Grand, qui s’est donné un calendrier, Tahar Ben Chaabane qui continue de se donner une image et une équipe et un Philippe Rabier et son Citlab qui bosse sur le mode « nouvelle façon de faire de la politique citoyenne ». A côté de ces figures issues des anciens partis (Rabier du PS, Grand d’EELV, Ben Chaabane du MoDem), des marcheurs piaffent d’impatience. Au premier rang desquels un Emmanuel Constantin, le “Mozart” de LREM, empêché de se présenter aux législatives, qui poursuit sa carrière de haut fonctionnaire. Secrétaire général de la mission pour Notre-Dame-des-
Emmanuel Constantin (LREM).
Landes, il continue d’œuvrer au ministère de la Transition écologique tout en ayant dans son viseur les régionales. « Qu’est ce qui l’empêcherait de faire un galop d’essai aux municipales et s’il est battu de se consacrer aux régionales », se demande un autre observateur acteur de la vie politique locale. D’autant qu’avec une mère qui fut chargée en son temps de la communication de Jean-Paul Huchon, l’ancien président PS de la région Ile-de-France, les passerelles avec les socialistes sont à portée de main.
Caroline Janvier aussi à la manœuvre
Caroline Janvier (LREM).
Caroline Janvier, la députée élue « à la place » d’Emmanuel Constantin sur l’ancienne circonscription de Serge Grouard, serait aussi à la manœuvre. A ces députés novices, un ancrage local semble indispensable pour espérer rééditer l’exploit des législatives de 2017. Toujours à En marche, les jeunes (ou moins jeunes) pousses ne manquent pas, les Benoit Lonceint, François Sarrazin le référent départemental de LREM, Bertrand Hauchecorne, Fabienne Leproux, Yann Chaillou, ancien responsable régional du MJS qui a rejoint comme assistant le cabinet de De Rugy à Nantes et qui a constitué un collectif « Tous différents, tous Orléans » qui rassemble une vingtaine des citoyens dont une bonne partie vient du PS. Eric Chapeau-Aslund…auxquels il convient d’ ajouter ceux, issus de droite et du centre-droit, qui ont basculé en Marche dans l’équipe d’Olivier Carré, Béatrice Odunlami, Nathalie Kerrien, Soufiane Sankhon, Valmy Noumi-Komguen et Mathieu Langlois, et les conseillers municipaux Jean-Michel Vinçot et Martine Arsac… D’autres personnalités locales, issues de la galaxie socialiste, ou centriste sont aussi de cette mouvance. Sera-t-elle « rejointe » également par les universitaires, Corinne Leveleux-Teixeira et Pierre Allorant, le vice-président de l’université?
Pas de tête de liste pour l’instant
Le Président de la République et Richard Ramos (MoDem). Archives Magcentre.
« Il y a matière à créer une dynamique”», affirme cet élu de gauche qui croit en ce large arc en ciel dont certains comme Dany Cohn Bendit rêvent déjà pour les Européennes de 2019 et qui ferait office de « galop d’essai » pour ces deux élections intermédiaires : « Macron doit réunir des gens issus de la droite classique pro-européenne, du centre, de la gauche sociale démocrate et des écologistes ». « Mais » poursuit notre source qui est à la manœuvre à gauche comme l’est au centre un Richard Ramos dans le même dessein, « la seule condition pour que ça marche, c’est qu’il n’y ait pas de tête de liste désignée maintenant ». Et là évidement lorsqu’il s’agit de calmer des égo, cela tient de la quadrature du cercle.
Ch.B