Ehpad : «L’humain est devenu une marchandise»

Plusieurs centaines de manifestants se sont rassemblées ce mardi matin devant l’Hôtel du Département, à Orléans, afin de protester contre les sous-effectifs et la baisse des budgets dans les Ehpad (Établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes).  

10 h 30. Hôtel du département, Orléans. Ils étaient plus de deux cents à avoir répondu à l’appel à manifester lancé par la CGT, FO et Solidaires. Parmi eux, des infirmiers et des aides-soignants, dont certains à la retraite. Mais aussi des étudiants infirmiers et des familles de résidents, venus apporter leur soutien. Tous réclament que plus de moyens soient alloués aux Ehpad, les Établissements d’hébergement pour personnes âgées et dépendantes. Plus de moyens financiers, mais aussi de moyens humains, alors que les réductions d’effectifs et les baisses des budgets pèsent de plus en plus sur le personnel médical.

« Le personnel est à bout, » déplore Pascal Sudre, éducateur spécialisé et secrétaire de l’union locale CGT d’Orléans « les plannings ne sont pas respectés, ce qui a des conséquences énormes sur la santé et la vie privée des soignants ». Un constat que fait également Stéphane, aide-soignant à l’hôpital de Beaugency (45) : « À cause du coût psychologique et physique, il y a beaucoup d’arrêts maladie. » Il craint qu’avec les nouvelles mesures, « les collègues vont changer de métiers. » Des conditions de travail difficiles, qui entraînent une baisse de la qualité des soins aux personnes âgées.

« Il s’agit de maltraitance institutionnelle, » lance Pascal Sudre, « le personnel parle aujourd’hui de prise en charge VMC : visage, mains, cul. Ils doivent se résoudre à faire le strict minimum car ils n’ont pas le temps de faire plus. » Des pratiques « inadmissibles et odieuses » pour Sandrine, infirmière au Centre Hospitalier de Fleury-les-Aubrais (45), « l’humain est devenu une marchandise. » 

« Ce n’était pas comme ça quand j’ai commencé il y a 42 ans », témoigne Thérèse, aide-soignante maintenant à la retraite, « aujourd’hui, certains résidents prennent des douches que tous les 15 jours. La mission de prendre soin a été perdue. »

« Entre nous, on doit être solidaires, » insiste Christine, également aide-soignante à Beaugency, « il y a beaucoup d’entraide, car la mission est importante. On ne veut rien lâcher. »

Un peu avant midi, les manifestants se mettent en marche en chanson, banderole tendue et drapeaux en l’air, vers le siège de la Sécurité sociale d’Orléans, place de Gaulle. Un message fort, car comme le rappelle une infirmière en s’adressant à la foule : « La Sécu, c’est grâce à la Résistance et la lutte de nos aînés qu’on y a droit. Maintenant c’est à nous de nous battre pour eux. »

Nam Phan Van Song.

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  1. Toute la chaîne de soins est désorganisée par le manque de moyens, humains et matériels. On n’a beau prévoir et payer des cotisations de CSG, Mutuelles et assurances privées, rien n’est fait pour prévenir et garantir une vieillesse et une fin de vie dans la dignité. Il faut 14 mois d’attente à Orléans pour avoir une visite en cardiologie, on nous répond qu’il n’y a pas de solution, espérons que la solution ne soit pas létale et fatale.

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