Le patron de la République En Marche (LREM) Christophe Castener est venu en personne soutenir Mélusine Harlé qui repart au combat pour la seconde manche du combat avec Jean-Pierre Door.
Un adage dit qu’un député invalidé par la justice retrouve presque toujours son siège lors des élections suivantes : une « tradition » que La République en Marche veut faire mentir dans la 4e circonscription du Loiret où de nouvelles élections sont convoquées les 18 et 25 mars prochains. Le Conseil constitutionnel a en effet cassé l’élection de Jean-Pierre Door – député et maire de Montargis – qui ne l’avait emporté que de 7 voix lors du scrutin législatif de 2017. Pour lancer la campagne, La République En Marche a donc dégainé l‘artillerie lourde en invitant Christophe Castaner, secrétaire d’État chargé des relations avec le Parlement et surtout délégué général du mouvement. Pour l’occasion toute la macronie départementale – notamment les députées Caroline Janvier et Stéphanie Rist – s’est retrouvée à Sainte-Geneviève-des-Bois, village de la candidate Mélusine Harlé dont la salle des fêtes était bien trop petite pour accueillir tous les invités. Derrière la candidate et son suppléant Jean-Louis Boyet, ancien procureur de la République à Montargis, s’alignaient les militants mais aussi des élus et en particulier Jean Berthaud, maire Modem de Dordives, président du comité de soutien et ex-PS lui aussi comme Christophe Castaner. Des invités surprises étaient aussi présents, des Motards en Colère venus protester contre l’abaissement de la vitesse à 80 Km/h.
Démineur en chef
Venu apporter son soutien à Mélusine Harlé Christophe Castaner était chargé de réconforter des troupes parfois déboussolées. En démineur de la politique gouvernementale, il est notamment venu répondre aux inquiétudes émises par des participants sur le pouvoir d’achat des retraités ou la baisse des ressources des communes. « Mais la compensation de la suppression partielle de la taxe d’habitation sera entièrement compensée, et même plus cette année, pour la première fois depuis 10 ans, les dotations aux collectivités locales ne baisseront pas cette année » a-t-il rassuré. Même « calinographie » pour les retraités dont la plupart devrait compenser la hausse du taux de CSG par la baisse de la taxe d’habitation. Mais Christophe Castaner voulait d’abord mobiliser les militants dans cette élection qui « aura naturellement un impact national ». Le premier objectif est en effet de lutter contre l’abstention qui mine toute élection partielle. Le second est de voir si l’effet Macron de 2017 perdure. « On a aujourd’hui un président de la République et un premier Ministre plus populaires 9 mois après leur élection qu’au lendemain du scrutin » se réjouit-il. Mais pour que le soufflé ne retombe pas, Mélusine Harlé doit passer le cap du 25 mars et battre Jean Pierre Door : « Si on ne veut rien changer alors on vote Jean-Pierre Door qui est par ailleurs un homme respectable. Mais quelle en est l’utilité pour votre territoire ? Jean-Pierre Door utilise tous les arcanes de la vieille politique, il est otage de l’opposition stérile entre gauche et droite en ayant voté contre tous les textes que nous avons proposés », a martelé Christophe Castaner.
La société civile en marche
Pour gagner la revanche Mélusine Harlé doit donc mobiliser les électeurs. Une trentaine de réunions publiques sont ainsi prévues tandis que Gérald Darmanin, ministre de l’Action et des comptes publics, pourrait venir lui apporter son soutien. Par delà son programme pour la 4e circonscription la candidate veut d’abord vendre son image, celle d’une représentante de la société civile : ancienne journaliste, elle s’est ensuite investie dans le social et la culture en co-créant une association et un festival à Châtillon-Coligny, mais aussi une « recyclerie créative ». Adhérente d’En Marche depuis mars 2017 elle prône avant tout une « société de la bienveillance » (ses adversaires l’avaient qualifiée de bisounours), de l’entraide et de la confiance dans l’avenir. Par-delà l’abstention Mélusine Harlé devra aussi affronter d’autres adversaires à moins qu’un appel pour un candidat unique contre Jean-Pierre Door trouve un débouché. Un candidat du premier tour de 2017, Alphonse Proffit, a déjà annoncé qu’il renonçait à se représenter. L’issue du scrutin dépendra aussi du score du Front National qui avait dépassé les 20% l’an passé. À défaut de connaître tous ses adversaires Mélusine Harlé doit donc labourer le terrain, convaincre et montrer qu’après un match retour acquis sur le tapis vert elle doit désormais passer de 49,9% au second tour de 2017 à un peu plus de 50% le 25 mars prochain pour devenir la troisième députée En Marche dans le Loiret.
J.J. Talpin.