Bravo ! Proposée par la Scène nationale d’Orléans, du mardi 9 au samedi 13 janvier 2018, “La Tête à l’envers”, nouvelle création du duo Myssil composé de Sylvaine Hélary, flûte et voix, Noémi Boutin, violoncelle et voix, est un bonheur de chaque instant, un joyau mélodieux où s’enchevêtrent le large éventail ouvert de la musique contemporaine et la poésie, cette fête mutine et naturelle des mots qui invite à donner sens à la vie.
Répertoire de “vivre” et de rythmes
Du sage au jazz. Ce jeudi, sur la scène de la salle Antoine Vitez, ce spectacle étonnant et à voir à partir de dix ans, suscite l’attention fiévreuse et enjouée de trois classes de CM1 et CM2 du département. La petite jauge de la salle et la précieuse présence des deux artistes sur un ravissant espace de poche, ne peuvent que faire naître l’échange et l’harmonieuse justesse piquante de l’instant musical partagé.
Place, ici, le temps de soixante minutes, aux petits pas feutrés et tapés des artistes, au petit ballet de sons des chaussures à talon et des plantes de pieds nus. Place à la bougie et à l’ode à la lumière morte. Place aux sensations furtivement évoquées, à la vie et à sa fin, au coup d’archet et au coup de vent. Place au mouvement perpétuel de la fantaisie et de la délicatesse d’œuvres composées par Frédéric Aurier, Sylvaine Hélary, Sylvain Lemêtre, Albert Marcoeur, MagicMalik, Frédéric Pattar.
Précieux concerts de mots
Ici, de très beaux textes dits par les deux virtuoses avec une grave fraîcheur , et une gouaille à interpeller le “mytho”, font mouche: “Quand ça va, ça dépend pas, ça va”; “L’air, il ne se trouve pas, il se crée ou se forge avec son souffle”.
Bref voici de brèves pièces musicales et littéraires superbes, enchaînées sur un train d’enfance avec art et sensibilité aiguë , sous l’œil de Benjamin Groetzinger. Chacune, langoureuse, festive, joyeusement profonde et complice, fait passer la sève vertébrale de la musique contemporaine comme une lettre à la poste d’amour. Bref, ce “La Tête à l’envers”, rendez-vous redoutable de virtuosité accomplie, est rigolo, absurde, abstrait, et tout simple de vie . Etonnant, ravissant, attentif et impressionnant, il se résume à merveille dans une phrase d’Alain Damasio, auteur souvent sollicité par les deux artistes: ” Chaque battement de cœur est un miracle musical”.
Jean-Dominique Burtin
Mercredi 10, samedi 13 janvier 17h ? Salle Vitez
>Scolaires du mardi 9 au vendredi 12 janvier
Tarifs de 10€ à 20€
Durée 50 minutes environ
Théâtre d’Orléans boulevard Pierre Ségelle 45000 Orléans 02 38 62 75 30
http://www.scenenationaledorleans.fr/