Samedi et dimanche, les adhérents de LR votent pour élire leur nouveau président. Pour Nicolas Forissier, “il n’y aura pas tant d’abstentionnistes”, que les commentateurs le prévoient (60% selon des sondages). Les militants sont “attachés à leur parti”, commente l’un des deux députés LR du conseil régional, avec Guillaume Peltier dont il est très proche.
Dans l’Indre, la fédération LR dont il est le président, lui qui fut 22 ans maire de la Châtre et secrétaire d’Etat à l’agriculture sous Jean-Pierre Raffarin, revendique 600 adhérents ce qui en fait une des toutes premières de France, rapportés au nombre d’habitants. Lui qui fut aussi l’un des architectes et constructeurs de l’UMP, ne se voile pas la face: “c’est extrêmement difficile” dit Nicolas Forissier, ” de rebâtir le parti de droite.” Il “fait confiance” à Laurent Wauquiez, mais ne cache pas “le trouble” qui tenaille l’électorat et les adhérents de LR. Selon les sondages, 50% sont plutôt favorables à ce que fait le gouvernement d’Edouard Philippe. Explication à ce désarroi, “il y a eu la claque Fillon”, mais aussi les premières mesures de l’ère Macron “sur la fiscalité, l’entreprise, le renouveau régalien en politique extérieure”. Nicolas Forissier lui, est plus prudent c’est bien le moins: “je jugerai les vraies politiques de Macron à l’aune du budget 2019”, car celui de 2018 “solde les politiques de Hollande.”
Les fêlures qui commencent à En Marche
La recomposition de l’échiquier politique est en marche et rien ne dit que Macron sur ses projets économiques n’aura pas besoin un jour des votes de la droite. “Je vois bien à l’Assemblée des fêlures qui commencent à En Marche”. Alors, pour ne pas laisser d’un côté le parti du Président grignoter le centre droit et Marine Le Pen apparaître comme la seule opposition (avec Mélenchon), il y a urgence à reconstruire un vrai parti de droite. “Il est important et urgent que la droite centrale fasse son travail”, dit cet ancien de Démocratie Libérale. “Il faut une droite qui revisite ses habitudes, qui soit ancrée sur ses deux jambes. D’un côté le respect du mérite, du travail et des traditions, et une autre jambe conquérante, imaginative”, une droite qui parle “à nos enfants et à nos petits enfants”, lance le député de l’Indre. Pour ce faire, il faut aussi une droite qui se comporte “avec “humanité“, tout en disant les choses.
Tout vient d’en haut…de l’oligarchie de Bercy qui dirige la France
Laurent Wauquiez.
Sous Macron, dit ce Berrichon, né à Paris mais avec des origines du côté de Montbrison (Loire), “tout vient d’en haut, c’est l’oligarchie qui dirige, celle de Bercy et de la haute fonction publique d’Etat”. Le Président de la République, il l’accuse de “faire croire” mais “pas de faire”. Pour autant, il ne réduit pas le débat aux raccourcis bons pour l’extrême-droite, “le peuple contre les élites”. Mais si l’on veut entendre les Français, “il faut partir de la province, des petites villes”. Et si, comme il le prévoit, Laurent Wauquiez est élu, “dès le premier tour”, il faudra que son parti “reconstruise”, à partir de ce qu’ont à dire les Français.
La fusion berrichonne, “sans intéret”
Faut-il pour que le Berry soit plus visible et efficace, que les deux départements (Cher et Indre) fusionnent? “Le débat institutionnel n’a pas d’intérêt”, répond Nicolas Forissier qui veut plutôt que ceux-ci avancent, “sur des projets comme le PNR Saint-Amand-La Châtre, sur la liaison routière Issoudun-Bourges, sur le développement de l’aéroport de Châteauroux-Déols…nous avons plein de chose à construire”.
Mais l’actualité immédiate, c’est cette élection chez Les Républicains. Une fois Laurent Wauquiez installé, Nicolas Forissier aura t-il un rôle dans le casting, lui l’ancien sarkozyste? Travailler sur le projet et la politique pourquoi pas? Et puis comme il faut qu’un président de droite marche sur ses deux jambes, il verrait bien deux vice-présidents comme, d’un côté Guillaume Peltier l’ancien de la Droite forte et de l’autre une Virginie Calmels, l’ancien bras droit d’Alain Juppé. La droite sur ses deux jambes.
Ch.B