La bibliothèque centrale de Tours accueille l’exposition « Punk à Tours » jusqu’au 26 août : une balade irrévérencieuse dans le siècle dernier.
Devant l’église Saint Julien de Tours, arborer son brassard « no religion ». Sous le pont du périph, s’exhiber en jeans panthère. Rue Edouard Vaillant, aller écouter les Bérus. Quelque part dans le temps, entre 1977 et 1986, cela devait ressembler à ça les rues tourangelles, du moins pour une partie de sa jeunesse. Ces temps préhistoriques, avant internet, où l’on devait se passer sous le manteau les K7, les 45 tours et les fanzines pirates.
La musique punk et le mouvement qui va avec, hérités de nos feus partenaires anglais, sont une déferlante en Europe. L’exposition à la Bibliothèque de l’avenue André Malraux, « Punk à Tours », se propose, comme son nom l’indique, de jeter la loupe sur la capitale rabelaisienne. « In anarchie veritas » aurait pu être son titre. A travers les regards de plusieurs photographes, les organisateurs Ji Bé et David ont été chercher dans les fonds de tiroirs les clichés rocambolesques de l’aventure punk de la ville de Jean Royer. L’aventure punk », c’est aussi le film de Patrick Métais et Anne-Marie Fournier réalisé à la fin des années 70 où l’on retrouve les groupes Bijou, Little Bob et Starschooter dans les entrepôts désaffectés des « Docks de France » et projeté durant les horaires d’ouverture de l’établissement.
Reliques nihilistes
Pour les férus de Bérus, l’exposition est l’occasion de se replonger dans l’époque grâce à une collection fournie, des photos léchées à coup de crêtes, de khôl à outrance et de 2CV. Comme ont pu l’incarner le charismatique groupe local « Foutre » auquel une large partie de la salle est consacrée. Le groupe des frères Pineau a brassé dans son sillon tout l’imaginaire punk jusqu’à son dernier souffle. On regrette le manque de textes qui aurait pu retracer le trajet de ces étoiles du siècle dernier avec quelques anecdotes. Mais elles sont largement remplacées par ce cabinet de curiosité qui réunit vinyles, affiches et fanzines de l’époque, quand les gens se donnaient du mal à illustrer les couvertures et faire vivre les publications papiers, loin de l’establishment et de ses bonnes manières.
Henry Girard
http://www.37degres-mag.fr/
Un degré en plus :
L’exposition est présente du 4 juillet au 26 août 2017. Horaires de la Bibliothèque Centrale du 10 juillet au 26 août 2017 :
Mardi et vendredi 10h -12h30 / 14h-17h30 Mercredi 10h – 12h30 / 14h-18h30 Jeudi 14h – 17h30 Samedi 10h-12h30/ 14h-17h
Fermeture estivale : du 1er au 15 août 2017