A peine réélue dans son département d’Eure-et-Loir, la LR Laure de La Raudière a rejoint le groupe des « Constructifs » à l’Assemblée où elle compte prendre toute sa place. « Je défendais l’étiquette de la droite et du centre, je l’ai portée jusqu’au bout mais je veux construire des majorités de projets avec ce gouvernement qui porte des propositions qu’on a défendues nous-mêmes » assure cette proche de Bruno Le Maire.
« Nous prenons acte de la recomposition politique. Le gouvernement a un premier ministre de droite, on ne peut avoir la même attitude qu’entre 2012 et 2017. On veut un groupe de constructifs pour qu’Emmanuel Macron puisse avoir une force d’appoint, si jamais dans sa majorité il y en a qui se font rattraper par les électeurs de gauche qui ont voté pour eux », ajoute-t-elle.
Mme de La Raudière critique ouvertement le choix de ses collègues LR « canal historique » : « ce n’est pas en étant dans l’opposition stricte, comme le souhaite Christian Jacob, Eric Ciotti et Guillaume Larrivé que l’on peut construire des propositions pour défendre les valeurs de la droite et du centre » précise-t-elle, déterminée.
Cette prise de position ne l’empêche pas de vouloir continuer à appartenir aux Républicains, son parti qui n’en finit pas de se fracturer. Son secrétaire général, Bernard Accoyer a proposé hier soir lors d’un bureau politique les dates du futur congrès au cours duquel sera désigné le nouveau président du parti. Cela devrait être les 2 et 3 décembre pour le premier tour et les 9 et 10 pour le deuxième. Cette proposition sera soumise au vote le 11 juillet. La liste des inscrits sera close le 30 juin. Seuls les adhérents de 2016 et ceux du premier semestre 2017, soit un corps électoral d’environ 250 000 personnes pourront voter.
Ces mesures techniques prêtent à sourire quand on considère l’état de ce parti où semble déjà se dessiner une guerre des chefs ou du moins de prétendants avoués ou non. « . Pourvu qu’elle ne ressemble à celle de 2012 », nous confie un élu sous couvert de l’anonymat. Bruno Retailleau, président du groupe LR au Sénat, estime, lui, que « le parti devrait surtout s’atteler à une refondation ».
F.C.