Grand numéro de Jean-Louis Borloo jeudi matin devant la presse orléanaise. Réfugié au fond du Lutétia, à l’abri de la chaleur caniculaire, l’ancien ministre venu de toute urgence sauver le soldat Alexandrine Leclerc, en grande difficulté élective à la veille du second tour sur la sixième circonscription, s’en est donné à cœur joie.
Jean-Louis Borloo entouré de Serge Grouard,Alexandrine Leclerc,Florent Montillot et Nathalie Kerrien.
Entre deux saillies, trois manifestations d’affection (voire plus), deux déclarations à Alexandrine Leclerc, une gorgée de café et trois bouchés de viennoiserie, le fondateur de l’UDI, a dit pourquoi il faut voter pour la candidate UDI-LR. “Si vous voulez une parlementaire très claire, généreuse, rigoureuse qui va de l’avant, belle et souriante, en pleine forme, la modernité est là”. Entouré des grands élus locaux de la droite et du centre, Serge Grouard (LR) (candidat lui sur la deuxième), Florent Montillot, président du Loiret de l’UDI et qui répète qu’il fut à l’origine de la création du parti avec l’ancien ministre, d’Olivier Carré, maire LR d’Orléans, et jeudi prochain président de la métropole, Jean-Louis Borloo a rappelé qu’il n’en n’est pas à sa première descente à Orléans.
Alors ministre de la Ville, il était venu soutenir le GPV (Grand Projet de Ville) de la Source, “la plus belle réussite française”, et la deuxième ligne de tramway. Nathalie Kerrien (UDI) adjointe au maire d’Orléans qui soutient Stéphanie Rist (LREM) sur la 1ère, en était aussi jeudi. “L’équipe d’Orléans est traditionnellement ouverte, pas partisane, avec des juppéistes, des amis de Serge Grouard, des En Marche…”, lance Jean-Louis Borloo en préambule.
Ramos habillé pour l’été
Une grande admiration pour Alexandrine Leclerc.
Avec Jean-Louis Borloo, les règlements de compte, les vieilles haines recuites, au sein de la grande “famille” centriste, ne sont jamais bien loin. Mais souvent sur le ton du sketch. Plus en finesse qu’avec Maurice Leroy mais dans le même registre parfois. Ainsi il a habillé pour l’été, l’adversaire d’Alexandrine Leclerc, sans en rajouter: “…un garçon pas vraiment apprécié de tous, d’En Marche, de la droite républicaine et même de ses amis socialistes, de tout le monde. Est-ce que tout le monde a tort ou c’est lui qui a raison…?” Au passage Jean-Louis Borloo qui n’a qu’une admiration très modérée pour François Bayrou, lance “la semaine qui vient de s’écouler n’a pas été terrible pour le MoDem. Je ne leur jette pas la pierre, il y a des trucs merdiques partout…”
“Chez Pernod on ne parle pas de Ricard”
Avec Nathalie Kerrien et Alexandrine Leclerc.
On l’aura compris, Jean-Louis Boloo est venu à Orléans dire “spontanément ce que je pense”, d’Alexandrine Leclerc, contre un candidat LREM, “un truc recyclé”, alors qu’Alexandrine Leclerc “s’intéresse à la jeunesse, elle est à la tête du CCAS”, à Orléans. Connait-il Richard Ramos ? “Oui je le connais”. Qu’en pense t-il vraiment? “Chez Pernod on ne parle pas de Ricard” répond dans une pirouette Jean-Louis Borloo, en mode autodérision, rappelant la phrase de… Charles Pasqua!
Interrogé sur son absence aux fêtes de Jeanne d’Arc dont il devait être le président, Jean-Louis Borloo rappelle: “alors que je n’avais rien dit depuis quatre ans, je me suis engagé en soutenant Emmanuel Macron…Je ne voulais pas que mon soutien politique soit interprété, récupéré.”. Après son tour des médias (une interview dans le JDD, des apparitions télévisés, “ce n’était pas correct” de venir aux fêtes d’Orléans dit-il.
Un grand plan pour la jeunesse
A la table du Lutétia à l’heure du petit déjeuner.
À l’époque on s’attendait encore à ce que Jean-Louis Borloo rentre au gouvernement. “Une histoire de journaliste”. L’ancien maire de Valenciennes, lui n’y a jamais songé: “j’ai fait dix ans au gouvernement, douze ans à la mairie de Valenciennes” ce n’est plus son truc. Mais il ajoute, “s’ils ont besoin d’un coup de main, je suis à disposition… Je travaille sur un grand plan pour la jeunesse et sur un traité entre l’Europe et l’Afrique”. Pour le continent noir, où il travaille ces dernières années à l’électrification, Jean-Louis Borloo redevient convaincant, “sa population va doubler et vous croyez et vous pensez que c’est avec des bateaux de guerre uniquement qu’on va régler le problème…?”. Alors ministre sûrement pas, mais il ajoute, “on peut aider son pays d’une tout autre façon”.
Macroniste Jean-Louis Borloo, fondateur de l’UDI, en est persuadé, on peut -en même temps- soutenir le Président de la République et une candidate comme Alexandrine Leclerc qui se présente contre un candidat estampillé La République En Marche et qui a fait 45,3 % des voix au premier tour (contre 16,96 % à la candidate UDI-LR). L’électeur du second tour s’y retrouvera t-il? Après un dernier petit café, pour la route, Jean-Louis Borloo a repris la sienne et son bâton de pèlerin centriste pour aller soutenir à Tours Sophie Auconnie, la candidate UDI en lice contre Marisol Touraine, l’ancienne ministre socialiste, qui se veut elle aussi en marche. Puisqu’on vous dit que les “vieux schémas” n’ont plus cours.
Ch.B