Comment, lorsqu’on se veut “macron compatible” (dixit Florent Montillot) et, en étant UDI, “pas plus éloignée de L.R. que de La République en Marche”, se distinguer de son concurrent de dimanche prochain, qui est lui estampillé “majorité présidentielle” ?
Autour d’Alexandrine Leclerc, Hugues Saury, Nathalie Kerrien, Valérie Martin sa suppléante, et Florent Montillot.
Au premier tour des législatives, Alexandrine Leclerc (UDI) termine loin derrière Richard Ramos (16,96% contre 35,43%) mais devant la députée sortante Valérie Corre 15,99 %. Quel angle d’attaque trouver lorsque comme Alexandrine Leclerc, adjointe au maire d’Orléans et vice-président du conseil départemental, on se sent si près politiquement de Richard Ramos investi par le camp du Président de la République ?
Ne reste que les attaques d’artillerie lourde contre le candidat du Modem, issu de l’accord initial entre Emmanuel Macron et François Bayrou : “il a l’oscar de la politique politicienne”, lance Florent Montillot en personne. Et de rappeler que Richard Ramos a été adjoint d’Anne Besnier à Fay-aux-Loges, que ses délégations lui ont été retirées et qu’il “a mis 2.400 manifestants dans la rue”, et le feu aux poubelles. Ce ne sont pas des tirs d’artillerie que la droite et le centre ont sorti contre Richard Ramos mais un char… Leclerc.
Richers Ramos, “la tamboulle politicienne”
Nathalie Kerrien (UDI).
Puisque c’est Florent Montillot lui-même qui le dit, on peut le croire, c’est un connaisseur, Richard Ramos, “c’est de la vieille politique politicienne”. D’ailleurs l’adjoint au maire d’Orléans chargé de la jeunesse le rappelle lui même, c’est de la vieille tambouille municipale qui remonte à la surface. En 2011, Tahar Ben Chaabane et Guy Toreille (respectivement au Nouveau centre et au MoDem), deux proches de Richard Ramos, s’étaient vu priver de leur délégation par Serge Grouard, le maire d’Orléans. S’en était suivi une guerre picrocholine entre Ben Chaabane et Montillot… pour la présidence du Nouveau Centre. Alors Florent Montillot porte l’estocade, “Richard Ramos je l’ai vu fonctionner, il a des méthodes de travail et un comportement hiératique”.
Richard Ramos et “la tambouille politicienne”
Alexandrine Leclerc (UDI).
À sa permanence, Alexandrine Leclerc avait réuni mardi le gratin de ses soutiens, Hugues Saury, le président L.R. du département (“elle connait ses dossier, c’est quelqu’un de courageux”), Florent Montillot, le patron de l’UDI, (“Alexandrine était à la création de l’UDI avec Jean-Louis Borloo… Elle a des valeurs d’éthique que nous partageons dans ce parti”), et puis, surprise du chef, Nathalie Kerrien.
Comment l’adjointe à la culture (UDI) d’Olivier Carré (L.R.) qui a rejoint la République en Marche avant la Présidentielle et aurait bien aimé être candidate sur la première circonscription, peut-elle à la fois soutenir Stéphanie Rist (REM) sur cette 1ère et soutenir Alexandrine Leclerc sur la sixième… contre un candidat officiel de REM, Richard Ramos ?
Nathalie Kerrien en première ligne
“Je suis libre” répond Alexandrine Leclerc, “nous partageons les mêmes idées à; 90%”. “Non ce n’est pas de l’acrobatie, mais de la sincérité” et elle ajoute qu’elle “ne connait pas le candidat Ramos qui ne faisait pas partie des Comité En Marche”. Nathalie Kerrien réaffirme qu’elle “soutient avec force Stéphanie Rist”, mais lorsqu’on lui demande qui est son candidat ou sa candidate sur la deuxième circonscription (Serge Grouard L.R.) contre Caroline Janvier (REM), elle refuse de répondre…
D’ailleurs comme le commente Hugues Saury pour expliquer le raz de marée de la Macronie, “toutes les actions des politiques ont été caricaturées… J’aurais rêvé d’un duel au second tour entre Alexandrine Leclerc et Valérie Corre”.
Décidément, Emmanuel Macron a bien fait exploser tous les partis et toutes les étiquettes, le petit théâtre politique local en est aussi l’illustration.
Ch.B